Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du jeudi 11 octobre 2018 à 15h00
Consolidation du modèle français du don du sang — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Peut-être un jour nous retrouverons-nous également pour encadrer les profits aberrants et malsains des laboratoires pharmaceutiques. De même, il faut protéger l'intégrité du modèle français du sang en revenant sur l'ouverture du capital du Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies.

Enfin, chers collègues, nous sommes parvenus à un accord sur l'amendement déposé par Hervé Saulignac visant à mettre fin à la discrimination dont souffrent actuellement les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes. J'avais déposé, au nom du groupe de La France insoumise, un amendement dans le même esprit. Un arrêté de 2016 a en effet créé cette aberration selon laquelle des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes devaient justifier de douze mois d'abstinence, ce qui les excluait de fait du don du sang. Quelle image leur renvoyait-on, sinon celle d'être de facto considérés comme a priori malades, situation symbolique insupportable ?

L'uniformisation des règles applicables aux donneurs de sang, quelle que soit leur orientation sexuelle, est non seulement un progrès pour l'égalité, mais aussi un signal fort lancé aux hommes français ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes : ils ne sont pas exclus de la communauté politique nationale. Le but de notre amendement est qu'ils ne soient plus exclus a priori du don du sang sur la base de préjugés encore trop tenaces concernant une supposée communauté prétendument plus risquée.

Madame la ministre, vous avez dit que la sécurité des patients comptait avant tout, et que rien ne comptait davantage. Nous sommes d'accord, mais alors il n'est pas possible de continuer à raisonner en termes de population à risque plutôt que de pratiques à risque, car cette ségrégation selon les orientations sexuelles n'a aucune justification médicale. Les tests actuels permettent de dépister le VIH dans le sang des donneurs, sauf dans une fenêtre silencieuse de douze jours, et non pas de douze mois, comme le laisserait supposer la législation actuelle !

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