Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du jeudi 11 octobre 2018 à 15h00
Inclusion des élèves en situation de handicap — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Et il ajoute : « Ce ne sont plus des contrats précaires ». Mais comment appelez-vous ça ? Six CDD d'un an, six ans avant de prétendre à un poste de titulaire ! Si c'est pas de la précarité, ça, c'est du poulet ?

Dans le car, en rentrant, pendant que ma fille jouait à « pierre-feuille-ciseaux », la question m'a taraudé : comment on en fait un métier reconnu ? Voilà des gens qui se dévouent, qui sont prêts à soigner les plus fragiles, les plus malades, pour un salaire de pacotille, et on les prend, et on les jette ? « Au suivant ! Au suivant ! » « À la suivante ! », plus exactement, parce que ce sont très largement des femmes. Ce sont des femmes, tout comme les assistantes maternelles pour nos bébés, tout comme les ATSEM – agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles – dans les écoles, tout comme les auxiliaires de vie sociale pour les personnes âgées. Et toutes sont sous-payées, précarisées, parce que ce sont des femmes, parce que, durant des siècles, c'était leur travail, leur travail domestique, leur travail gratuit, de s'occuper des enfants, des malades, des vieux.

Voilà qu'elles sortent de la maison. Voilà qu'elles exercent cette activité ailleurs. On ne va pas, tout de même, en faire de vrais emplois, avec de vrais horaires, de vrais salaires ! Eh bien si, et c'est une urgence, même : une urgence de justice, une urgence sociale, mais aussi une urgence écologique. Ce sont ces métiers du tendre, du lien, de la relation, que nous devons placer au coeur de la cité. Il est là, pour notre société, le chemin du progrès : dans les Assia plutôt que dans les téléphones 4G.

C'est pour cette raison que je remercie notre collègue, Aurélien Pradié, d'avoir mis ce sujet à notre ordre du jour. Contrairement aux déclarations du ministre de l'éducation nationale, ce matin, aucun projet de loi sur les AESH n'est inscrit au calendrier, rien, pas l'ombre d'un texte venant de la majorité : voilà la vérité. Je vous remercie donc de mettre ce sujet à l'ordre du jour.

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