Intervention de Florent Boudié

Séance en hémicycle du mercredi 1er août 2018 à 15h00
Immigration maîtrisée droit d'asile effectif et intégration réussie — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFlorent Boudié :

Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, ministre de l'intérieur, madame la présidente de la commission des lois, madame la rapporteure, chère Élise, mesdames et messieurs les députés, je veux mettre à profit cette ultime intervention, au nom du groupe La République en marche, pour dire l'esprit de responsabilité et d'apaisement qui sera toujours le nôtre dans l'approche des questions migratoires. Nous sommes en effet extrêmement préoccupés, extrêmement inquiets de voir les questions liées aux migrations, en France et en Europe, exploitées et détournées avec un cynisme sans bornes dans le débat public, dans le débat démocratique.

Elles sont exploitées et détournées de façon vénéneuse par des sensibilités de toutes natures, qui considèrent que les phénomènes d'exil économique et la fuite des réfugiés, venus du continent africain ou d'ailleurs, sont avant tout une pâte politique qu'il faut sans cesse malaxer, retourner et pétrir ; une matière politique propice à toutes les postures, qu'il s'agisse de brandir l'illusion d'une générosité inconditionnée – je pense à Mme Autain – ou bien de plaider un repli effaré derrière les frontières nationales.

Mes chers collègues, on ne repousse pas le populisme par le populisme ; on ne repousse pas le mensonge par le mensonge, ni d'ailleurs la démagogie par la démagogie. Et s'agissant de l'immigration, une solution équilibrée, humaine, initiée, comme nous l'avons fait, avec le souci de l'efficacité, avec le souci d'affronter la réalité telle qu'elle est et non telle qu'elle est fantasmée, a parfois moins de portée sur les esprits qu'une posture adoptée sur un théâtre de difficultés. Nous n'avons cessé de le mesurer à chaque étape du débat parlementaire sur ce projet de loi, où tant de députés, sur tant de bancs, ont avant tout recherché le vacarme et le désordre plutôt que la raison et l'apaisement dont je disais il y a quelques instants qu'ils guident notre action. Il a fallu, pour mener à bien ce travail, pour mener à bien le texte de loi sur lequel nous allons nous exprimer dans quelques instants, faire acte de sagesse, adopter, sur tous les sujets, des positions d'équilibre pour faire aboutir des solutions qui n'allaient pas toujours de soi.

Mes chers collègues, qu'avons-nous recherché ? À faire entendre la voix de la France, empruntant une voie étroite et exigeante : lutter contre l'immigration illégale mais sécuriser l'immigration légale ; donner à notre pays la capacité d'accueillir mieux et plus vite celles et ceux qui y cherchent refuge, conformément à nos engagements conventionnels et constitutionnels, pour conforter ce droit sacré qu'est le droit d'asile ; et relancer enfin une politique d'intégration dont chacun a pu mesurer les impasses et les insuffisances au cours des vingt dernières années.

Au terme de nos débats, je le dis aux députés de mon groupe, ainsi qu'à ceux du groupe MODEM, avec lesquels nous avons beaucoup travaillé : nous n'avons pas tout réglé, bien sûr – comment pourrait-il en être autrement alors que la question migratoire est par nature mouvante et changeante et alors même que le défi migratoire reste un enjeu pour l'avenir et pour l'Europe tout entière ? Mais nous pouvons être fiers du travail collectif accompli, fiers de la petite révolution que constitue la réforme du délit de solidarité et ce « but à visée humanitaire » qui sera enfin inscrit dans la loi, fiers d'une loi qui a trouvé son point d'équilibre entre le respect du droit et le respect des droits.

Nous avons fait en sorte, mes chers collègues, que ce projet de loi soit un bon texte, utile pour la fraternité, utile pour la solidarité, utile pour la tolérance et utile pour le sens des responsabilités qui ne doit jamais nous quitter, car c'est ce qu'attendent les Français.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.