Intervention de Jean-Hugues Ratenon

Séance en hémicycle du mercredi 1er août 2018 à 15h00
Liberté de choisir son avenir professionnel — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Hugues Ratenon :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, cinq minutes est un format très court pour exposer ici l'ensemble des régressions que contient ce projet de loi. Nous l'avons cependant déjà fait à d'autres moments, moi ou mon camarade Adrien Quatennens, lors de la discussion générale en première comme en deuxième lecture, ou en défendant une motion de rejet préalable.

Je vais quand même faire part de quelques regrets.

Tout d'abord, j'ai une pensée pour mon île, La Réunion. Madame la ministre, alors que votre projet de loi dit être pour la liberté de choisir son avenir professionnel, vous avez fait le choix idéologique de faire croire que la seule formation permettrait à chacun d'accéder à l'emploi – et donc de faire baisser le chômage.

Mais nous savons tous, et en outre-mer plus qu'ailleurs, que le problème vient surtout de la pénurie d'offre et qu'un grand nombre de travailleurs compétents et formés restent sur le carreau, privés d'emploi.

Autre regret : alors que le gouvernement d'Emmanuel Macron dit vouloir lutter pour sauver la planète, la majorité a refusé d'étendre à la transition écologique le champ de la formation professionnelle. Tous les autres groupes ont pourtant apporté leur soutien à l'amendement que nous avons déposé en ce sens, jugeant nécessaire que l'ensemble de notre modèle de production s'adapte au grand tournant que représente le réchauffement climatique. Ils l'ont fait en vain, alors que cette nécessité nous est rappelée par l'actualité : c'est en effet aujourd'hui le jour du dépassement.

De même, alors que le Gouvernement dit vouloir lutter contre les inégalités, vous avez refusé notre amendement imposant des formations contre les discriminations fondées notamment sur le genre, l'orientation sexuelle, la religion ou la couleur de peau. Vous avez même refusé d'étendre aux entreprises de plus de onze salariés l'obligation, prévue pour celles qui en comptent plus de cinquante, de mesurer l'égalité professionnelle par des indicateurs chiffrés. Ainsi, cette mesure ne s'appliquera presque pas en outre-mer, où la quasi-totalité des entreprises sont de très petites entreprises.

Alors que le Gouvernement dit vouloir moraliser la vie publique, vous avez refusé notre amendement visant à interdire le pantouflage.

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