Intervention de David Habib

Séance en hémicycle du mardi 31 juillet 2018 à 15h00
Motions de censure — Explications de vote (motion de censure de m. christian jacob. )

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Habib :

Monsieur le Premier ministre, la motion de censure déposée par le groupe Les Républicains est légitime.

L'affaire Benalla est d'abord une affaire grave. Les coups portés, la violence, les délires d'un observateur qui renonce à toute mesure et à toute retenue pour devenir l'acteur principal d'un passage à tabac public, les images vues par le monde entier : tout cela est grave, de même que les attributs de police – le brassard, le poste de radio et le casque – et, plus largement, les facilités, y compris le port d'arme, données à un jeune homme de 26 ans logé dans le palais présidentiel.

C'est ensuite une affaire de mensonges, ceux d'une majorité et d'un pouvoir qui vacillent depuis les révélations du Monde. Les faits se sont passés le 1er mai. Ils sont connus par presque tous les 2 et 3 mai, mais il faut attendre le 19 juillet et le travail du journal Le Monde pour qu'ils soient révélés aux Français. Plus de deux mois de silence, d'espoir que personne ne vienne contrarier cette stratégie de la dissimulation !

C'est enfin une affaire de pouvoir. Du ministre de l'intérieur au délégué général de La République en marche, de l'Élysée aux différents cabinets ministériels, tout le monde savait, tout le monde croyait en l'impunité du pouvoir et, par extension, en l'impunité partielle du fautif. Ainsi, on le punit le 3 mai mais on lui attribue un logement le 9 juillet. Ainsi, on lui interdit d'assurer son art en dehors de l'Elysée mais, rétrospectivement, on le voit partout, y compris, comme dirait M. Castaner, sur les bagages de MM. Pogba et Mbappé.

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