Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du mardi 31 juillet 2018 à 15h00
Motions de censure — Explications de vote (motion de censure de m. christian jacob. )

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

En toute logique, la majorité a convergé depuis un an avec la droite dans les votes sur les enjeux essentiels : les ordonnances cassant le code du travail, la flat tax, la réforme ferroviaire, le secret des affaires et j'en passe – autant de votes communs de la majorité et de la droite de cette assemblée.

Il subsistait toutefois encore une espérance, celle d'un jeune président qui marquerait une rupture avec une façon d'exercer le pouvoir et de faire de la politique. Cette dernière illusion est en train de s'effondrer. En ce sens, l'affaire Benalla-Macron, parce qu'elle fait tomber un marqueur essentiel de ce que fut la campagne électorale du Président de la République, est bel et bien une affaire politique.

Dans ce contexte, les deux motions de censure, celle déposée par Les Républicains et celle déposée par les trois groupes de gauche, sont consécutives à la fois aux entraves de la majorité au travail de la commission d'enquête et au refus de l'exécutif d'apporter les réponses demandées ou sollicitées par la représentation nationale.

S'agissant de la manifestation du 1er mai, les députés communistes avaient, dès le 3 mai, déposé une demande de commission d'enquête, que vous avez rejetée. Puis, le 21 juin, dans le cadre de la niche parlementaire des Républicains, vous avez de nouveau refusé de faire droit à une commission d'enquête qui recoupait en partie le sujet.

Il aura fallu attendre les révélations du Monde et la pression de l'ensemble des députés des oppositions pour faire finalement plier la majorité. Des heures de débats pour obtenir la création d'une commission d'enquête, et encore des heures de débats pour que ses réunions ne se tiennent pas à huis-clos… Vous avez accepté cette commission sur le reculoir ; ensuite, vous n'avez eu de cesse de la tuer dans l'oeuf.

La majorité se retrouvant en situation d'être juge et partie, elle a rejeté toutes les demandes d'auditions formulées par les oppositions. Par le fait majoritaire, elle a refusé la recherche de la vérité.

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