Intervention de Valérie Rabault

Séance en hémicycle du mardi 31 juillet 2018 à 15h00
Motions de censure — Discussion commune et votes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Rabault :

Monsieur le Premier ministre, en tant que chef de la majorité, vous avez failli à soutenir l'exigence de vérité et de transparence.

Si nous souhaitons vous retirer la confiance, c'est ensuite au regard de la conception de l'exercice du pouvoir présidentiel que vous cautionnez.

Monsieur le Premier ministre, « après tout, notre censure s'adresse à d'autres qu'à vous-même. [… ] Vous exécutez une politique qui vient d'ailleurs » : ces mots sont ceux de François Mitterrand, défendant à cette tribune une motion de censure en 1978. Force est de constater que la motion de censure s'adresse, aujourd'hui encore – et en même temps – au chef du gouvernement que vous êtes et au Président de la République dont nous dénonçons la pratique des institutions.

Le Président de la République a souhaité exercer une présidence « jupitérienne ». Cela se traduit par un exercice personnel du pouvoir, qui fait fi des assemblées, des syndicats, et plus largement de ce que l'on appelle les corps intermédiaires. Même la presse est accusée par le Président de faire preuve de « parti pris ». À l'occasion de cette affaire, cette conception personnelle et autoritaire de l'exercice du pouvoir a d'ailleurs été abondamment commentée par la presse internationale : le New York Times évoque un « style de gestion monarchique », quand le Corriere della Sera observe « la tendance du Président de la République à gérer le pouvoir avec une droiture monarchique, en renversant parfois les hiérarchies ».

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