Intervention de Franck Riester

Séance en hémicycle du mardi 31 juillet 2018 à 15h00
Motions de censure — Discussion commune et votes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFranck Riester :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les membres du Gouvernement, chers collègues, vous nous invitiez tout à l'heure, monsieur le président Chassaigne, à avoir une pensée pour Jean Jaurès. Permettez-moi d'en avoir une pour le général de Gaulle, qui disait : « Il faut prendre les choses comme elles sont, car on ne fait pas de politique autrement que sur des réalités ». Chacun devrait méditer ces paroles, qui nous invitent à nous concentrer sur les faits, et uniquement les faits.

Les faits révélés dans le cadre de l'affaire Benalla sont graves. Nous avons tous été choqués par les images où l'on voit un collaborateur de l'Elysée brutaliser des manifestants. Même s'il faut replacer les faits dans leur contexte, rien ne justifie qu'une personne non investie des pouvoirs de police intervienne dans une opération de maintien de l'ordre, qui plus est aussi brutalement.

Nos compatriotes ont le droit de connaître la vérité. Le parquet a été saisi, les personnes concernées ont été mises en examen. La justice fait son travail. Toutefois, les questions soulevées ne relèvent pas nécessairement toutes de la justice. L'administration devra déterminer, en son sein, les responsabilités de chacun. Tel est notamment l'objet du travail mené par l'Inspection générale de la police nationale, laquelle vient de remettre son rapport.

Ces questions, pour la plupart, relèvent aussi de la responsabilité politique. C'est pourquoi le Parlement, jouant son rôle de contrôle, a créé deux commissions d'enquête, l'une à l'Assemblée nationale, l'autre au Sénat. Chaque pouvoir – judiciaire, législatif et exécutif – est donc saisi selon ses compétences. En pareil cas, les responsabilités doivent être établies et les sanctions prononcées, mais chacun doit rester dans son rôle. En aucun cas, des procédures légitimes ne doivent se transformer en procès politique.

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