Intervention de Bruno Bilde

Séance en hémicycle du mercredi 4 juillet 2018 à 15h00
Lutte contre les rodéos motorisés — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Bilde :

Hier encore, dans trois quartiers sensibles de Nantes, ils ont été confrontés à un déchaînement de violences intolérable à la suite d'une riposte visant un individu menaçant qui faisait l'objet d'un mandat d'arrêt. N'en déplaise à certains députés soumis, nos forces de l'ordre méritent quotidiennement le respect et la reconnaissance de la communauté nationale au regard de la dangerosité de leur mission et du peu de moyens dont elles disposent pour assurer notre sécurité.

Les événements dramatiques de Villiers-le-Bel sont survenus à la suite d'un accident mortel provoqué par deux jeunes montés sur une motocross. Depuis onze ans, gouvernements et collectivités locales sont confrontés à l'explosion du phénomène appelé « rodéo urbain », appellation bien pudique pour désigner une occupation illégale de quartiers entiers suscitant des nuisances intolérables pour les riverains. Ce phénomène, devenu une mode dans les banlieues, pourrit le quotidien de bon nombre de nos compatriotes, qui ne supportent plus les roues arrières et les accélérations sonores des voitures, scooters, quads et motos qui se donnent en spectacle, le jour comme la nuit.

En 2017, près de 9 000 rodéos sauvages ont été officiellement recensés dans notre pays, ce qui témoigne de l'ampleur prise par ces comportements qui étendent les zones de non-droit jusqu'aux centres-villes, et désormais dans les territoires ruraux. Dans certaines communes, la situation est telle que les habitants en viennent à redouter l'arrivée des beaux jours et son cortège de bruits, de hurlements, de jets de bouteilles d'alcool, de dégradations du mobilier urbain, de trafics à ciel ouvert et de violences contre les passants, contraints de raser les murs.

Ces rodéos urbains ne sont que les insupportables conséquences de la délinquance endémique sévissant dans les banlieues. Dans ces quartiers peuplés par une immigration massive et anarchique, une économie souterraine s'est installée à partir de multiples trafics de drogue, d'armes, de médicaments, du proxénétisme et de systèmes de transfert de liquidités. Ces profits alimentent l'impunité des caïds qui méprisent les lois de la République.

Le préfet du Nord le disait dernièrement : « Les rodéos cachent un autre phénomène : l'occupation de l'espace par ceux qui font du trafic de drogue ». En effet, les racailles et les dealers profitent de ces rassemblements sur la voie publique pour nourrir les trafics en toute impunité : les policiers, échaudés par les suites judiciaires de Villiers-le-Bel, se refusent à risquer une course-poursuite.

Cette proposition de loi est relativement intéressante sur le papier. Mais, entre l'encre parlementaire et le bitume des cités, le fossé est malheureusement béant.

Que valent les lois si les policiers sont trop peu nombreux pour les faire respecter ? Que valent les lois si le laxisme gangrène l'institution judiciaire, désarmant l'État de droit ? Que valent les lois quand les peines ne sont pas appliquées, quand les sanctions sont dérisoires ou symboliques ? Que valent les lois quand l'idéologie du « vivre-ensemble » favorise la voyoucratie et affaiblit l'action des femmes et des hommes qui portent l'uniforme de la République ?

Responsables, les députés du Rassemblement national voteront en faveur du renforcement de la législation pour lutter contre les rodéos motorisés. Mais nous sommes lucides ; parce que nous gardons en mémoire les reniements des derniers gouvernements, du Kärcher de Nicolas Sarkozy aux fausses fermetures de mosquées radicales de Gérard Collomb, nous ne nous faisons aucune illusion sur la portée réelle de ce texte.

Vous n'avez pas, madame la ministre, la volonté de changer les choses.

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