Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du jeudi 28 juin 2018 à 9h30
Agriculture durable pour l'union européenne — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Je me permets de prendre la parole sur l'article unique, étant donné que les non-inscrits n'avaient pas la possibilité de s'exprimer en discussion générale. Je m'efforcerai donc de tout faire tenir en deux minutes.

La PAC est malheureusement indispensable à nos agriculteurs, qui dépendent d'elle, et les coupes sombres prévues sont plus qu'inquiétantes pour notre agriculture. Il n'est pas inutile de rappeler encore et encore qu'un tiers de nos agriculteurs gagnent moins de 350 euros par mois. S'il faut agir, c'est pour qu'ils puissent avoir un revenu décent. Cela passe par une juste rémunération, mais aussi par la mise en place d'une protection contre les aléas naturels, comme la sécheresse, les gelées ou les inondations.

Cette PAC, nous sommes en train d'en parler dans le Parlement français. Il me semble donc indispensable de préciser qu'elle doit préserver la souveraineté alimentaire de la France avant de préserver celle de l'Europe.

Les Français ont à coeur que les denrées alimentaires soient aux normes françaises et non d'abord européennes, car nos normes sont souvent beaucoup plus exigeantes que celles des autres pays européens. Il existe d'ailleurs, au sein de l'Union européenne, de grandes disparités en termes de productions agricoles. C'est une véritable concurrence déloyale qui existe par exemple entre les vins français et espagnols. Depuis le temps que la question se pose, il serait bon de s'y pencher sérieusement.

Enfin, je tiens à insister sur l'importance des circuits courts. Ils ne permettent pas seulement de réduire les gaz à effet de serre, mais sont aussi et surtout une façon de préserver la biodiversité, le rythme des saisons, l'enracinement et la protection des agriculteurs. Il faut également sensibiliser les Français à l'importance de la proximité des productions agricoles.

Évidemment, je voterai cette résolution. Mais la politique agricole commune ne doit pas passer à côté de ces enjeux qui conditionnent l'avenir même de nos agriculteurs et de nos paysans. Protégeons-les !

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