Intervention de Richard Ramos

Séance en hémicycle du jeudi 28 juin 2018 à 9h30
Agriculture durable pour l'union européenne — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRichard Ramos :

Madame la présidente, mes chers collègues, le groupe MODEM votera avec enthousiasme cette proposition de résolution. Je tiens à souligner la qualité de ceux qui l'ont rédigée, Alexandre Freschi et André Chassaigne, grands connaisseurs du monde agricole. Ils savent tous deux le rôle que doit jouer ce texte : faire porter la voix française dans l'univers européen.

Il s'agissait de partir du travail que nous avons mené dans cet hémicycle sur les États généraux de l'alimentation, en ayant à l'esprit que nos agriculteurs ne gagnent, pour la moitié d'entre eux, que 350 euros par mois, que tous les deux ou trois jours, un agriculteur se suicide en France, que ceux qui nourrissent les hommes n'arrivent plus à se nourrir eux-mêmes. Il fallait aussi réimaginer la politique agricole commune, cette ambition européenne du bien manger, sans nous en tenir à des mesures techniques mais en concevant ce que seront en Europe et en France l'alimentation et l'agriculture.

C'est bien de cela qu'il s'agit : faire en sorte que les hommes et les femmes ne se mènent pas, sur le territoire européen, une concurrence qui conduise à mal manger, à ce que les plus pauvres doivent se contenter d'une alimentation bon marché qui ne serait pas saine, quand ceux qui ont les moyens pourraient se permettre de manger bio. Il s'agit de porter la voix particulière de la France, de son modèle agricole, de sa ferme familiale, sans rapport avec ce que l'on a envie de nous vendre : la firme agricole européenne.

Cette proposition de résolution porte en elle ce travail que nous avons mené dans l'hémicycle. Elle défend une ambition agricole européenne, qui devra s'appuyer, bien sûr, sur des éléments techniques, mais qui doit surtout considérer que le sol de la terre française et le sol européen n'appartiennent pas à des firmes privées qui en feront ce qu'elles veulent, mais que, comme on nous l'a appris à l'école, la terre est la mère nourricière, dans chaque pays européen. Nous devons faire en sorte que le sol français comme le sol européen soient respectés, dans leur diversité. Tel est le projet que nous allons voter avec vous.

Trop souvent, le Parlement français n'a pas voix au chapitre européen. De temps en temps, nous voyons des ministres allemands se rendre en préalable dans leur parlement national, pour se voir confier une feuille de route européenne rédigée par la nation – c'est-à-dire ses représentants, les députés. Ce que vous avez écrit, monsieur Chassaigne, monsieur Freschi, c'est la feuille de route française, qui devrait être appliquée au Parlement européen.

Ne nous y trompons pas : au-delà de ce que nous devons défendre aujourd'hui concernant l'agriculture, c'est le modèle européen, via la PAC, laquelle est l'élément le plus important de la politique économique européenne, que nous allons défendre ; c'est un modèle de relations entre chaque pays, qui va bien au-delà des relations agricoles. Bien évidemment, il faudra repenser les circuits courts, mettre en avant le bio, flécher, dans le deuxième pilier de la PAC 2020, les investissements du futur, comme le numérique ou la mécanisation dont le bio aura besoin.

Nous vous accompagnerons pour réaliser les mesures de cette proposition de résolution. Vous pouvez compter sur le MODEM.

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