Intervention de Edouard Philippe

Séance en hémicycle du mardi 26 juin 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Exportation de boeuf français en chine

Edouard Philippe, Premier ministre :

Monsieur le député, cinq mois après le déplacement du Président de la République en Chine, je me suis en effet rendu dans ce pays à la tête d'une délégation composée d'un certain nombre de ministres, de chefs d'entreprise, de présidents d'instituts de recherche scientifique, d'abord à Shenzhen, puis à Shanghai et, enfin, à Pékin, hier, pour travailler avec nos partenaires chinois à développer les échanges entre nos deux pays : échanges économiques, bien entendu, mais aussi échanges culturels puisqu'à l'occasion de ce déplacement, j'ai pu soutenir les projets défendus à la fois par le musée Rodin, le Centre Pompidou et le musée Picasso dans le cadre d'expositions ou d'installations d'équipements sur place. L'objectif était de vérifier que, cinq mois après, la feuille de route définie par les deux chefs d'État était bien appliquée.

Notre coopération économique avec la Chine a commencé par des partenariats industriels dans des domaines comme le nucléaire civil ou l'aéronautique. Dans un deuxième temps, elle s'est poursuivie par le développement d'entreprises de production, de grande consommation, de distribution, par le développement de l'industrie du luxe et d'un certain nombre de services.

Aujourd'hui, un troisième moteur est nécessaire : celui de l'innovation, du développement de petites entreprises qui doivent choisir l'internationalisation et les exportations. C'est pourquoi la délégation que je conduisais comprenait un nombre considérable de dirigeants de toutes petites entreprises – de start-up, comme on dit – qui ont pu échanger avec des partenaires chinois potentiels.

Enfin, nous avons en effet discuté du secteur agricole. Vous savez, monsieur le député – et mieux que d'autres, d'ailleurs – combien celui-ci est une force de l'économie française et combien il peut jouer un rôle décisif pour notre commerce extérieur. Mesdames, messieurs les députés, cela faisait dix-sept ans que la France ne pouvait plus exporter de boeuf en Chine, dix-sept ans que nos producteurs étaient privés d'un débouché considérable sur le premier marché mondial, où la consommation de viande bovine se développe rapidement.

Avec les producteurs, avec les services de sécurité sanitaire, avec l'ensemble des acteurs de cette filière, notre objectif a donc été de réinvestir le marché chinois. C'est fait, puisque le protocole d'exportation a été conclu hier. Ce sont donc jusqu'à 30 000 tonnes de viande bovine qui pourront être exportées en Chine, mais le travail n'est pas terminé. D'abord, parce que nous devons garantir que les usines et les abattoirs seront homologués et validés par les autorités chinoises – c'est un travail qui est devant nous et qui, je crois, se déroulera dans de bonnes conditions. Ensuite, nous devons faire en sorte que l'ensemble des marchés chinois s'ouvre – je pense non seulement au marché de la viande porcine, mais aussi aux produits de transformation, notamment aux salaisons.

Je voudrais dire deux choses, monsieur le député.

Tout d'abord, lorsque l'on évoque la question des exportations ou des importations des produits agroalimentaires au sein de cette assemblée, c'est souvent pour se plaindre, pour dire que des importations massives constitueraient un danger. Après les marchés japonais, le marché chinois s'ouvre à nouveau aux producteurs français : c'est une bonne nouvelle dont j'aimerais que nous nous réjouissions tous, comme s'en sont réjouis les patrons de la filière de la viande bovine, comme s'en est réjoui l'ensemble des acteurs !

Ensuite, nous sommes vigilants afin que les conditions d'application de ce protocole soient à la hauteur des exigences de nos producteurs : c'est l'intérêt de la France d'oeuvrer en ce sens !

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