Intervention de Didier Paris

Séance en hémicycle du jeudi 21 juin 2018 à 15h00
Lutte contre les groupuscules prônant la violence — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDidier Paris :

… nous sommes tous d'accord sur ce point. De graves débordements ont eu lieu, comme en témoignent les images de presse, frappantes à beaucoup d'égards. Le nombre d'individus en cause est difficile à établir, car ils s'étaient disséminés dans le cortège officiel de la manifestation par petits groupes. En tout état de cause, leur volonté manifeste était de faire déraper la journée.

La réponse de l'État a-t-elle été adaptée aux circonstances ? Oui, cela ne fait pas non plus de doute. Environ 15 000 membres des forces de l'ordre ont été mobilisés pour cette occasion : je n'y insisterai pas, mais cela témoigne que les autorités, instruites par les exactions de l'année précédente, avaient anticipé les risques. Les forces de l'ordre ont fait preuve de sang-froid et de professionnalisme, comme vous le faites remarquer dans l'exposé des motifs de cette proposition de résolution. Tout le monde s'accorde à reconnaître qu'elles ont réagi sans retard et avec discernement.

Fort heureusement, le bilan humain a été somme toute relativement limité, même si un blessé, c'est toujours un blessé de trop. On a compté quatre blessés légers, dont un policier – c'est la marque de fabrique des black blocs. Environ 200 personnes ont été interpellées : je ne ferai pas le décompte des gardes à vue, je ne reviendrai pas sur les débats qui ont eu lieu sur ce point. Ces interpellations ont été permises par l'exploitation des images des caméras, et par des prélèvements techniques réalisés sur les projectiles, sur les vêtements – tout ce travail de police est nécessaire dans notre État de droit.

La justice a, elle aussi, apporté des réponses parfaitement adaptées aux circonstances, comme l'a indiqué tout à l'heure mon collègue Stéphane Mazars : elle a prononcé un certain nombre de condamnations, pour certaines assez dures, ce qui était tout à fait cohérent compte tenu des exactions commises.

Dans ces conditions, mes chers collègues, que vise cette résolution ? Certainement pas, contrairement à ce qu'affirme l'exposé des motifs, à « comprendre les ressorts de ces mouvances », qui sont déjà relativement bien connus. On ne sait pas, du reste, quels types de mouvances sont visés. Comme cela a été dit, les mouvances visées par cette proposition de résolution ont changé à plusieurs reprises. S'agit-il des groupuscules d'ultra-gauche, des groupuscules d'ultra-droite, des hooligans, des groupes islamistes ? L'objet même de la commission d'enquête que vous voulez créer est donc tout à fait incertain : c'est un problème fondamental. Sans parler que vous n'envisagez nullement « des mécanismes permettant de les éradiquer ».

L'objet réel de cette proposition de résolution est d'accréditer l'idée – parfaitement fausse – que le Gouvernement aurait été inactif, de la même manière que la CGT l'avait accusé de complicité.

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