Intervention de Bernard Perrut

Séance en hémicycle du jeudi 14 juin 2018 à 9h30
Liberté de choisir son avenir professionnel — Article 7

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Perrut :

Nous abordons le chapitre intitulé « Transformer l'alternance ». C'est un grand défi, un grand enjeu. Nous mesurons l'importance de cette réforme pour accompagner les jeunes vers une formation et un emploi. N'oublions pas que, au centre du dispositif, il y a, bien sûr, l'entreprise, c'est-à-dire tous ceux qui vont accompagner les jeunes. Nous avons effectivement besoin de souplesse et d'ambition.

Avec un taux de chômage des jeunes qui dépasse 22 %, voire 50 % dans certains quartiers de nos villes ou même en milieu rural, nous ne pouvons pas nous permettre l'échec de cette réforme. Elle ne réussira, madame la ministre, que si elle rassemble toutes les énergies et tous les territoires, en valorisant les meilleures pratiques sur le terrain et en tenant compte des besoins.

Le premier défi pour réussir est certainement celui de l'agilité et de la réactivité. Il faut donc, à mon sens, un pilotage à la fois national et territorial, car c'est ensemble que les branches professionnelles et les régions réussiront. Elles doivent disposer des leviers pertinents de pilotage et de développement de l'apprentissage, au plus près des entreprises et des territoires. Je m'interroge, à cet égard, sur votre volonté de centralisation à travers France compétences, et en privilégiant les banches professionnelles au détriment de nos régions, qui sont pourtant totalement impliquées en la matière. Le défi est certainement celui de l'anticipation des besoins en compétences à l'échelle des bassins de vie. Pour ma part, je suis favorable à la co-construction par les régions et les branches professionnelles d'une stratégie régionale pluriannuelle, assortie d'objectifs et révisable chaque année.

En outre, il sera essentiel de relever le défi de l'orientation pour attirer les jeunes vers les métiers de demain, sans oublier l'équilibre entre les territoires. On entend parler, madame la ministre, de l'éventuelle fermeture d'un certain nombre de centres de formation des apprentis – CFA – en France. Bien évidemment, cette inquiétude est perceptible sur le terrain. Rassurez-nous !

Enfin, n'oublions pas qu'il existe une organisation sur le territoire, avec des chambres consulaires qui font très bien leur travail. L'article 7 porte précisément sur leur rôle. Le dépôt du contrat, la médiation et la formation des tuteurs me paraissent devoir relever de leur responsabilité, car c'est au plus près du terrain que l'on réussira l'apprentissage.

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