Intervention de Mélissa Ménétrier

Réunion du jeudi 12 avril 2018 à 13h00
Commission d'enquête sur les maladies et pathologies professionnelles dans l'industrie risques chimiques, psychosociaux ou physiques et les moyens à déployer pour leur élimination

Mélissa Ménétrier, secrétaire générale adjointe du syndicat national des professionnels de la santé au travail (SNPST) :

Je voulais ajouter que la volonté d'améliorer la formation des infirmières se heurte à de fortes résistances car, si elles bénéficient d'une formation plus avancée, elles risquent de revendiquer des salaires plus élevés. Il faudra donc les payer davantage, ce dont les services internes n'ont pas très envie. Les négociations seront difficiles, mais le contenu de la formation des infirmières est, pour nous, le coeur de la bataille.

En ce qui concerne les autres professionnels, les étudiants en médecine ont très peu de cours en médecine du travail jusqu'à ce qu'ils passent l'internat. La moyenne est de 9 heures, en six ans – et encore, les étudiants ne vont pas toujours en cours ! Or, dès lors que le travail est un facteur important pour la santé, il faut proposer aux étudiants davantage de cours dans cette spécialité, ne serait-ce que pour qu'ils pensent à nous adresser des patients dans le cadre de leur pratique future. Lorsqu'une personne est en arrêt depuis deux ans, par exemple, si le médecin traitant n'a pas le réflexe de l'envoyer à une consultation de pré-reprise, nous ne la verrons qu'à la fin de son arrêt de travail, le médecin-conseil aura coupé ses indemnités journalières et on nous demandera d'aménager le poste ou de statuer. La plupart du temps, cela se conclut par une décision d'inaptitude, car il est très rare que nous puissions faire aménager un poste en une semaine. C'est ainsi que nous sommes confrontés à des situations très difficiles à gérer. Si les autres spécialistes étaient davantage sensibilisés au fait qu'ils peuvent nous solliciter, nous pourrions au moins améliorer notre collaboration. L'enjeu est important. Encore une fois, notre interlocuteur privilégié est le médecin traitant, le généraliste. Or je ne suis pas certaine qu'ils soient très nombreux à passer des DU. Et, s'ils le font, ils ont déjà tellement de choses à traiter qu'ils se concentrent plutôt sur le coeur de leur métier, à savoir la gériatrie ou la pédiatrie, selon leur pratique. Je ne les imagine donc pas suivre une formation longue en santé au travail.

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