Intervention de Guillaume Larrivé

Séance en hémicycle du jeudi 6 juillet 2017 à 9h30
Prorogation de l'état d'urgence — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Larrivé :

Je voterai donc pour ce projet de loi de prorogation.

Toutefois, monsieur le ministre d'État, il me semble plus indispensable encore que le Gouvernement s'efforce, dès aujourd'hui, d'en finir avec un certain nombre de carences opérationnelles fragilisant très gravement la sécurité intérieure.

La première carence est la faiblesse structurelle des capacités judiciaire et pénitentiaire. À cet égard, je regrette que le Premier ministre ait indiqué qu'il attendra 2018 pour nous présenter une loi de programmation en ces matières. Si l'on veut vraiment améliorer l'efficacité de la chaîne pénale, il ne faut pas différer encore le lancement de ce grand chantier, pratique plus encore que juridique, indispensable pour conforter l'autorité judiciaire.

L'autre carence opérationnelle concerne très directement les services sur lesquels, monsieur le ministre d'État, vous exercez votre autorité. À cet égard, je souhaite aborder trois points très concrets, qui appellent des réponses précises de votre part.

En premier lieu, le Premier ministre a annoncé vouloir réaliser 5 milliards d'euros d'économies en 2017. Surtout, il a précisé qu'aucun ministère ne serait sanctuarisé. Le ministère de l'intérieur représentant environ 8 % des crédits du budget de l'État, cela signifie qu'environ 400 millions d'euros de crédits de ce ministère seraient annulés – probablement 200 millions d'euros pour la police et 200 millions d'euros pour la gendarmerie, auxquelles sont consacrés les principaux programmes du ministère. Cela reviendrait à supprimer les crédits alloués à tous les plans en cours en matière d'équipement, d'armement, de protection des policiers et des gendarmes ; les projets immobiliers seraient gelés, ainsi que tous les projets technologiques de cybersécurité ; la DGSI – la direction générale de la sécurité intérieure – verrait également ses crédits amputés et ses projets d'investissements stoppés.

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