Intervention de Jean-Michel Fauvergue

Séance en hémicycle du jeudi 6 juillet 2017 à 9h30
Prorogation de l'état d'urgence — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Michel Fauvergue :

Je voudrais consacrer une partie du temps qui m'est imparti à remercier et rendre hommage à nos forces de l'ordre et à nos services de secours. Nous partageons tous le sentiment de reconnaissance et de fierté envers ces femmes et ces hommes, vêtus de bleu pour les policiers nationaux ou municipaux et les gendarmes, de blanc pour les services de santé hospitaliers ou de rouge pour les pompiers – oui, vous m'avez entendu : de bleu, blanc, rouge, à l'image de notre drapeau national.

Ces femmes et ces hommes consacrent leur temps à nous protéger et à sauver nos vies au péril de la leur. Je ne parle pas seulement des opérateurs hautement spécialisés du RAID – recherche, assistance, intervention, dissuasion –, du GIGN – le groupement d'intervention de la gendarmerie nationale – et de la BRI – la brigade de recherche et d'intervention –, que j'ai eu tant de plaisir à commander pour les uns et à croiser sur des opérations périlleuses pour les autres. Je parle aussi de toutes ces femmes et de tous ces hommes qui, tout en demeurant nos anges gardiens, sont aussi devenus les cibles de ces barbares sans honneur et sans foi. Je n'oublie pas non plus, dans cet hommage, nos militaires agissant sur notre territoire dans le cadre de l'opération Sentinelle ou sur les théâtres d'opérations extérieurs.

Mes chers collègues, la prorogation de cet état d'urgence est nécessaire jusqu'à l'entrée en application d'une loi nouvelle qui permettra de renforcer encore nos moyens de lutte contre la gangrène terroriste.

Je peux témoigner devant vous, pour avoir appartenu aux services de terrain du ministère de l'intérieur, plus précisément à ses services opérationnels, que l'état d'urgence nous a permis de conduire des opérations avec plus de souplesse et de rapidité que ne le permettaient les règles procédurales de droit commun. Il nous a permis de mieux protéger nos citoyens, même si de nouveaux drames ont eu lieu, car il est difficile et il restera toujours difficile de se prémunir contre tous les dangers.

Au-delà des statistiques et des chiffres qui ont déjà été donnés, je voudrais témoigner de l'engagement des services antiterroristes dans leur ensemble. Qu'il s'agisse des services de renseignement, des services d'investigation et d'enquête, ou bien des services d'intervention, ils ont, ces dernières années, arrêté des centaines de djihadistes, mettant un terme à plusieurs dizaines de projets d'attentats majeurs.

Certaines de ces opérations mortifères programmées ont été contrées dans l'urgence, grâce aux dispositifs administratifs du même nom : l'état d'urgence. Je le concède, ce ne fut pas, loin de là, la majorité des cas. Mais nous devons conserver la possibilité d'intervenir par tout moyen, y compris administratif : dès lors que cela permettrait de déjouer ne serait-ce qu'un seul attentat, d'éviter ne serait-ce qu'une seule mort, c'est un devoir moral et un devoir politique.

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