Intervention de Bernadette Mallot

Réunion du jeudi 24 mai 2018 à 11h30
Commission d'enquête sur l'égal accès aux soins des français sur l'ensemble du territoire et sur l'efficacité des politiques publiques mises en œuvre pour lutter contre la désertification médicale en milieux rural et urbain

Bernadette Mallot, directrice du centre hospitalier d'Auxonne et déléguée régionale ANCHL pour la région Bourgogne-Franche-Comté :

Un directeur doit être présent. J'ai la particularité d'avoir un double poste. J'ai oublié de vous préciser que, sur le papier, je suis à 70 % sur mon établissement. Mais j'essaie d'être très présente.

Il est important de dire que les postes de directeur se raréfient. Cela ne veut pas dire qu'on va tous disparaître ou qu'on sera bientôt tous morts, mais juste qu'ils ne sont plus publiés – je fais exprès d'insister lourdement. Le fait de centraliser implique que les postes de chefferie d'établissement n'existent pratiquement plus, et quand ils sont publiés c'est la foire d'empoigne. Auparavant, on était quelques-uns à postuler. Aujourd'hui, ça devient très compliqué. Certains collègues – et là je parle pour l'ensemble du territoire français – ne veulent pas des postes d'adjoints mais des chefferies. On ne les ouvre plus et c'est très dommage.

S'agissant des accréditations par la HAS, je n'ai pas connaissance de l'évolution des résultats. On a tellement de difficulté à gérer les nôtres qu'on ne va pas voir les autres… Pour un petit établissement, une certification est un dispositif extrêmement lourd car les experts visiteurs sont là plusieurs jours, etc.

Oui, une organisation a été créée autour du circuit du médicament, mais ce n'est pas nouveau. Lors de l'avant dernière visite que j'ai vécue, tout le monde avait été un peu montré du doigt sur ce point. Cette visite-là se passe bien mieux pour beaucoup d'établissements. Là non plus, on n'est pas tous égaux : le circuit est très différent selon que l'on a une pharmacie à usage intérieur ou pas.

Quant au dossier du patient, aujourd'hui les établissements sont en grande majorité informatisés. Les dossiers sont à peu près bien tenus quand il y a des médecins sur place. Mais quand ce sont des médecins libéraux, on peut comprendre qu'ils aient autre chose à faire. Le résultat n'est pas toujours excellent.

Je ferai un aparté concernant les systèmes d'information GHT. En la matière, il faut être vigilant parce que ce qui convient à un CHU ne convient absolument pas à un petit établissement. Il est sûr que les logiciels ne sont pas adaptés.

Cela fait plus de trente ans que je suis dans le service public. Ma vision est donc peut-être un peu plus restrictive. Peut-être M. Hilton pourra-t-il répondre mieux que moi à cette question de l'organisation entre le public et le privé, parce qu'il est plus jeune.

Nous ne sommes pas opposés à travailler avec le secteur privé. Mais il faut comparer ce qui est comparable, c'est-à-dire qu'on doit rendre le même travail et être jugé sur les mêmes valeurs. On sait – c'est peut-être faux mais pas encore démontré – que lorsqu'un patient est dans le privé et que son cas est complexe, il va ailleurs. Et quand il faut opérer, peut-être va-t-on le transférer dans un établissement plus grand. Je n'ai pas d'opposition de fait à un rapprochement entre le public et le privé, mais on est quand même loin du compte.

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