Intervention de Bernadette Mallot

Réunion du jeudi 24 mai 2018 à 11h30
Commission d'enquête sur l'égal accès aux soins des français sur l'ensemble du territoire et sur l'efficacité des politiques publiques mises en œuvre pour lutter contre la désertification médicale en milieux rural et urbain

Bernadette Mallot, directrice du centre hospitalier d'Auxonne et déléguée régionale ANCHL pour la région Bourgogne-Franche-Comté :

Je suis directrice adjointe du CHU. Si j'ai choisi d'y aller, c'est que cela me convenait. Sinon, j'aurais fait autre chose.

J'ai la chance d'avoir une vraie direction déléguée. Je peux donc travailler en toute autonomie, et j'ai des liens de reporting sans souci avec ma direction générale. C'est extrêmement intéressant et valorisant. Nous sommes sur la même longueur d'onde sur le fait que le directeur délégué doit gérer son établissement, ses instances.

Une politique d'achats en commun a été mise en place sur le CHU. Mais cela a pris du temps, parce que nous avons eu des difficultés à prendre les bonnes orientations. Comme vous le savez, si le CHU de Dijon n'est pas le plus grand de France, il est tout de même important. Il a fallu recruter, mettre des personnes à disposition, ce qui a été un peu long. En 2018, le système fonctionne, mais un peu seulement, et c'est tant mieux. Nous ne voulons absolument pas avoir d'obligation. S'agissant des marchés, comme je suis directrice adjointe, j'ai la signature. Mais certains collègues n'ont plus le droit de signer alors qu'ils en ont encore la responsabilité.

Nous sommes favorables à une politique d'achats en commun si nous y sommes gagnants. Pour le moment, on ne nous oblige pas. Mais nous craignons qu'un jour nous n'ayons plus le choix. On achète dans des quantités tellement plus faibles que parfois on aboutit à des tarifs moins chers avec trois devis. Si on achète à Dijon pour tout le GHT, cela engendrera des frais de transport supplémentaires. Concernant les travaux, c'est encore bien pire.

La recherche représente un avantage pour faire venir les médecins, mais pas dans nos petits établissements. Par contre, s'agissant du GHT 21-52, les directions des soins sont très actives. Elles font de la recherche à leur niveau – ce n'est pas de la recherche médicale mais paramédicale – et entraînent dans le bon sens les autres établissements. C'est un point positif.

J'ai eu des soucis pour recruter des médecins. Très honnêtement, le GHT ne m'a rien apporté.

S'agissant du projet de maison de santé dont je vous ai parlé tout à l'heure, en fait je n'ai pas encore eu de réponse écrite officielle, mais je sais qu'a priori mon projet n'est pas retenu. Jusqu'à présent, le projet n'était pas défendu par les médecins mais par les élus. Si un projet n'est pas défendu par les médecins, il se casse la figure ou en tout cas il met du temps à émerger, ce qui est le cas. Lors des réunions que nous avons organisées à la demande des élus, nous avons découvert que les médecins ne se connaissaient même pas. Comme ils ne s'étaient jamais rencontrés, ils ne risquaient pas de monter un projet en commun.

Pourquoi ne veulent-ils pas travailler avec l'hôpital ? C'est historique, mais c'est dommage.

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