Intervention de Olivier Falorni

Séance en hémicycle du mardi 22 mai 2018 à 15h00
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Que les choses soient claires : je ne prône ici aucun mode de consommation particulier. C'est aux citoyens et à eux seuls de décider ce qu'ils veulent manger ou non. Je défends simplement le respect de l'animal. De ce point de vue, le compte n'y est vraiment pas, monsieur le ministre, car renforcer les sanctions et refuser le contrôle vidéo, c'est aussi incohérent que si le Gouvernement annonçait vouloir sanctionner plus lourdement les chauffards tout en décidant en même temps de se priver des radars. Renforcer les sanctions et refuser le contrôle vidéo, c'est donc n'être, hélas, que dans l'affichage, dans la posture et même l'imposture.

Monsieur le ministre, j'ai écouté attentivement vos arguments pour tenter de justifier cet abandon. Pardonnez-moi mais aucun d'eux ne tient réellement face à la réalité. Vous évoquez la difficulté d'interpréter les images. Ce serait vrai si c'était vous ou moi qui étions chargés de cela. Mais seule l'inspection vétérinaire aurait accès à ces images, et je n'imagine pas une seconde que vous l'estimiez incapable d'établir la distinction entre les bonnes et les mauvaises pratiques d'abattage. D'ailleurs, la Fédération des syndicats vétérinaires de France soutient le contrôle vidéo. Vous dites également que le contrôle ne se fera qu'a posteriori. Je vous réponds que ce serait déjà mieux que rien, et que c'est oublier une dimension importante du dispositif, celle de la prévention, de la dissuasion. Avec des caméras au-dessus de la tête, je doute que des salariés prennent le risque de mal se comporter. Il a fallu hélas des images tournées clandestinement pour que des procès aient enfin lieu. Vous affirmez enfin que ce contrôle ferait peser une pression trop lourde sur les salariés, mais je rappelle que ceux-ci font déjà l'objet d'un contrôle permanent de l'inspection vétérinaire. Le problème est que ce contrôle n'est que théorique, faute d'inspecteurs en nombre suffisant, chacun le reconnaît.

Monsieur le ministre, il faut être clair : soit on contrôle, soit on ne contrôle pas. Ce n'est pas « on contrôle un peu, quand on veut ou quand on peut. » Il y a donc deux réponses possibles. Soit vous recrutez des centaines de fonctionnaires pour assurer le contrôle humain, mais je doute que vous puissiez le faire. Soit vous mettez en place un dispositif d'aide au contrôle, sécurisé, validé par la Commission nationale de l'informatique et des libertés et protecteur des droits des salariés. En effet, ce mécanisme protégera les salariés par la loi. Les images, consultables uniquement par l'inspection vétérinaire…

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