Intervention de Marlène Schiappa

Séance en hémicycle du mercredi 16 mai 2018 à 15h00
Lutte contre les violences sexuelles et sexistes — Article 4

Marlène Schiappa, secrétaire d'état chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes :

… aucun pays au monde n'applique aujourd'hui ce que nous proposons. Je le répète, ce sera une première mondiale. Pourquoi la mesure ne fonctionne-t-elle pas en Belgique ? Parce que les femmes ne vont pas déposer plainte. Depuis hier, nous rappelons pourquoi les femmes – et les hommes – victimes de violences sexistes et sexuelles ont du mal à aller porter plainte au commissariat pour viol ou pour agression sexuelle quand ils ou elles identifient leur violeur ou agresseur. A fortiori, aucune femme n'ira porter plainte contre un inconnu qui l'a suivie dans la rue et qu'elle n'est pas capable d'identifier ! C'est pour cette raison et pour être efficaces que nous avons opté pour la verbalisation et l'amende immédiate.

Et cela relève bien de la loi, d'abord parce qu'il est important que les lois de la République affirment clairement qu'il n'est pas possible, pas permis, de suivre des femmes dans la rue, dans l'espace public, de les invectiver, de les intimider, de les menacer, de les offenser, de leur demander quarante-sept fois leur numéro de téléphone, de se mettre à sept pour les suivre de rue en rue. Ce n'est pas seulement un peu dérangeant : c'est offensant pour les femmes et cela leur fait peur. Selon une étude, huit femmes sur dix ont peur de sortir toutes seules dans la rue le soir, en France, en 2018. C'est inadmissible ! Les lois de la République doivent affirmer clairement les principes qui les fondent, dont relève la liberté d'aller et venir pour les femmes.

Madame Ménard, si vous ne savez pas distinguer la galanterie du harcèlement, je vous propose de vous inscrire au premier stage contre le sexisme qui sera organisé dans le cadre des mesures contre le harcèlement de rue : vous y apprendrez à faire la différence.

Enfin, je suis consternée d'entendre que certains d'entre vous demandent la suppression de cet article : est-ce à dire que vous ne voulez pas interdire le harcèlement de rue, que vous souhaitez qu'il reste permis en France ? Comment allez-vous expliquer dans vos circonscriptions aux personnes qui ont confiance en vous, qui vous ont demandé de les représenter dans l'hémicycle, …

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