Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mercredi 16 mai 2018 à 15h00
Lutte contre les violences sexuelles et sexistes — Article 4

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

L'inconsistance de ce genre d'intitulé, qui respire à mille lieues la pseudo-réponse législative à la pression médiatique, témoigne de la difficulté des auteurs de ce projet de loi à préciser de quoi ils parlent en réalité.

On voit tous les jours comment la campagne « Balance ton porc » peut tout emporter sur son passage, notamment la présomption d'innocence, que vous avez largement mis en avant hier, durant les discussions sur l'article 2.

Si l'on veut que la honte change de camp, comme le chef de l'État l'a dit, il existe un lieu pour cette éducation nécessaire : l'école. À condition de se concentrer sur l'essentiel, le respect de l'autre, l'égalité concrète, la lutte au quotidien quand un petit garçon refuse de prendre la main d'une petite fille, au motif que celle-ci est impure.

Il y a d'autres urgences que la couleur des toilettes – le bleu pour les garçons ou le rose pour les filles seraient discriminants ! – ou la lecture freudienne des contes de fées. Vouloir traiter, dans un même projet de loi, les violences sexuelles, que chacun peut définir, et les outrages sexistes, aux contours on ne peut plus flous, c'est prendre le risque de noyer notre message et de créer une grande confusion.

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