Intervention de Marguerite Deprez-Audebert

Séance en hémicycle du mercredi 16 mai 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Europe et éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarguerite Deprez-Audebert :

Monsieur le ministre de l'éducation nationale, en ce mois de l'Europe, il convient de réfléchir au virage que nous souhaitons faire prendre à l'Union. L'adhésion au projet européen est en panne. Dans mon département du Pas-de-Calais, terre fertile en jumelages il y a cinquante ans, l'euroscepticisme prévaut désormais.

Il est plus que temps de se tourner vers le futur ; et le futur, ce sont les jeunes. Or nos jeunes se demandent ce que l'Europe a à leur offrir. Les statistiques électorales montrent qu'ils se désintéressent du scrutin européen : 73 % des 18-35 ans n'ont pas voté en 2014.

C'est pourtant la jeunesse qui est la première concernée par l'évolution de l'Europe, cette jeunesse qui doit se sentir interpellée lorsqu'elle entend des déclarations venues de Pologne ou de Hongrie s'affranchir de nos valeurs humanistes, et que tout appelle à réagir pour donner à l'Europe la forme de ses convictions.

Je pense particulièrement aux deux millions de jeunes de la génération née fin 1999, en 2000 et début 2001, qui vont voter pour la première fois en mai 2019, et dont le premier bulletin de vote devra être – nous le souhaitons – pour l'Europe.

C'est à nous, à l'échelon national, qu'il revient de transmettre l'idée européenne. Cette action est entamée par l'enseignement civique, mais reste circonscrite à une dimension trop académique de l'éducation.

Des associations comme le Mouvement européen ou les Jeunes Européens s'engagent déjà dans les écoles pour rappeler que l'Europe, c'est la paix, la prospérité, la mobilité, et que l'Europe doit être, pour tous, une formidable opportunité. Je suis convaincue que ces actions vont dans le bon sens, tout comme la récente décision prise par la Commission européenne d'offrir des pass Interrail à 15 000 jeunes de dix-huit ans afin de leur permettre de découvrir l'Europe cet été.

Associer l'école à ce type d'initiatives permettrait d'offrir un écho plus large à des opérations fondatrices de la citoyenneté européenne des jeunes. Monsieur le ministre, que comptez-vous faire pour donner envie d'Europe à notre jeunesse, à ces « primo-votants », et pour les inciter à accomplir l'an prochain leur premier acte d'adulte citoyen ?

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