Intervention de Karim Tazarourte

Réunion du mercredi 25 avril 2018 à 9h30
Commission d'enquête sur l'égal accès aux soins des français sur l'ensemble du territoire et sur l'efficacité des politiques publiques mises en œuvre pour lutter contre la désertification médicale en milieux rural et urbain

Karim Tazarourte, vice-président de la Société française de médecine d'urgence :

En premier lieu, j'observe que la communauté dépense beaucoup d'argent pour un accès open bar : que l'on me pardonne cette expression, mais il faudra une régulation de l'accès aux soins non programmés ainsi que l'évaluation de leur coût pour la société. Il y aura des personnes à qui l'accès sera refusé, mais elles se verront proposer d'autres solutions comme une consultation programmée, une téléconsultation, etc.

En second lieu, s'agissant des personnes âgées, trois facteurs se cumulent : la polypathologie, l'âge et la dépendance ; qui sont des drames. Nous connaissons un problème de réaffectation des lits en France ; nous ne sommes pas dans une logique d'accroissement des moyens, mais de subsidiarité, de réflexion sur la ressource rare et précieuse que constitue la ressource médicale. Comment pouvons-nous déléguer un certain nombre d'actes sous contrôle ? Je pourrais multiplier les exemples à l'envi.

De nouveaux métiers vont devoir émerger, pour soulager le médecin d'actes qui ne relèvent pas de sa formation, qui porte sur le diagnostic, la prescription et le suivi ; tout le reste pouvant être délégué.

Enfin, l'anticipation d'un parcours de soins pour les personnes âgées est possible. Le rôle d'un médecin généraliste est de maintenir la santé du patient et de préparer son parcours de soins. Dès lors, l'évènement aigu qui conduit une personne âgée à se rendre aux urgences doit pouvoir être traité rapidement, mais en s'insérant dans un parcours de soins et non pas, comme nous le vivons actuellement, en créant de toutes pièces ce parcours qui ne l'a pas été au cours des années précédentes.

Nos études de médecine sont payées par l'État, et il n'est pas anormal que la société, à l'heure où l'on parle de service universel, nous demande de l'entraide. D'autres pays le font déjà : au Canada, quand vous êtes jeune médecin, vous passez trois ans dans les forêts avec les grizzlis.

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