Intervention de Brigitte Kuster

Séance en hémicycle du jeudi 27 juillet 2017 à 15h00
Confiance dans la vie publique — Article 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrigitte Kuster :

Cet amendement vise les mêmes objectifs que le précédent. Je remercie les membres de mon groupe qui en sont cosignataires. Il tend à relever les seuils ouvrant droit au financement public des partis politiques. Comme cela vient d'être rappelé, on a dénombré, lors des dernières élections législatives, quatorze candidats par circonscription en moyenne, l'inflation de candidatures ne provoquant manifestement aucun surcroît d'intérêt parmi nos concitoyens, si l'on en croit le record d'abstention qui a été atteint, mais participant plutôt à la confusion des esprits et encourageant même une forme de défiance parmi de nombreux électeurs.

Cette situation est d'autant moins acceptable qu'on constate, à y regarder de plus près, que le nombre de candidats n'émettant pas la moindre dépense de campagne est extrêmement élevé : ils étaient 2 692 en 2012, soit 44 % des candidats, à ne pas faire campagne, et tout indique qu'ils furent aussi nombreux voire davantage au mois de juin dernier. Ces candidats se sont donc contentés, pour seule campagne, de signer un registre à la préfecture.

Ce qui motive la plupart de ces candidatures n'est pas l'enrichissement du débat démocratique mais l'appât du gain. Elles ne traduisent aucune dynamique politique nationale mais le plus pur opportunisme. Cela explique d'ailleurs la multiplication des nouveaux partis à l'approche des échéances : soixante et un d'entre eux étaient en lice aux dernières élections législatives.

La cause de ce phénomène réside dans les seuils d'accès au financement public, qui constituent un véritable appel d'air. Actuellement, cela a été rappelé, un parti doit rassembler au moins 1 % des suffrages exprimés dans au moins cinquante circonscriptions pour être éligible à une dotation publique. Notre amendement propose de fixer dorénavant les seuils à 2,5 % des suffrages exprimés dans au moins cent circonscriptions, ce qui dissuadera les initiatives les moins sérieuses tout en garantissant le respect de l'indispensable pluralisme politique.

1 commentaire :

Le 29/07/2017 à 05:47, Scravenpouic a dit :

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Ouais ! Y'a trop d'initiatives citoyennes dans ce pays ! C'est scandaleux, cet excès de démocratie qui bouffe les voix des dinosaures de la politique !

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