Intervention de Jean François Mbaye

Séance en hémicycle du mercredi 18 avril 2018 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur le projet de programme de stabilité pour les années 2018-2022 suivie d'un débat et d'un vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean François Mbaye :

Messieurs les ministres, monsieur le rapporteur général, mesdames et messieurs les députés, avant même d'être élu à la présidence de la République, Emmanuel Macron soulignait sans détour la nécessité de réformer en profondeur le modèle économique et social de notre pays.

Les déceptions retentissantes et les succès fugaces des gouvernements passés n'ont fait qu'accentuer le besoin criant de mettre notre économie en phase avec ses besoins réels. Cette ambition de rendre toute sa vigueur à notre modèle transparaît parfaitement dans le programme de stabilité qui nous est présenté aujourd'hui par l'exécutif.

Ce dernier ne se contente pas d'enregistrer une baisse du déficit public à 2,6 % du PIB en 2017 : il entend le réduire à nouveau à hauteur de 2,3 %. Le refus de se complaire dans une conjoncture favorable et la volonté affichée d'intensifier la dynamique en cours démontrent pleinement la volonté du Gouvernement de se saisir de ce dossier délicat.

Le même constat peut être effectué à l'endroit de la croissance, dont le récent rebond devrait être maintenu jusqu'à l'horizon 2019. Le Président de la République tient ses engagements et ces prévisions, raisonnables et sincères, légitiment le soutien du législateur à l'endroit de l'exécutif.

Si ce programme de stabilité permet de bénéficier d'une lisibilité accrue de la stratégie économique du Gouvernement, il constitue également un signal fort à destination des instances européennes.

En effet, vous l'avez dit mes chers collègues, la trajectoire économique saine tracée par l'exécutif permet à la France de revenir dans le périmètre des exigences du pacte de stabilité et de croissance de l'Union européenne. À ce titre, elle peut désormais prétendre à une sortie de la procédure de déficit excessif engagée à son encontre depuis 2009.

Si la France entend conserver sa place parmi les grandes puissances mondiales, elle doit adopter en tout point une attitude exemplaire. Or, comment pourrait-elle prétendre à ce rôle de modèle si elle ne peut pas respecter l'adage fameux pacta sunt servanda – les conventions doivent être honorées – , exigence première de toute relation de confiance ?

Notre pays peut démontrer sa capacité à maîtriser son économie tout en faisant évoluer un modèle social qui demeurera protecteur. Procéder ainsi, c'est affirmer notre identité et c'est aussi nous donner l'opportunité d'asseoir la crédibilité de la France au sein de l'Union européenne.

Le Président de la République l'a parfaitement rappelé lors du discours de la Sorbonne en septembre dernier et hier encore devant le Parlement européen : la souveraineté de la France passe aujourd'hui par celle de l'Europe. Cette souveraineté, qui est à l'opposé d'un repli identitaire, est une notion concrète, réelle, qui permet à notre pays de se faire entendre des grandes puissances mondiales. Aujourd'hui, elle ne saurait se concevoir en dehors de l'Union européenne.

D'aucuns prétendent qu'il s'agit là d'un aveu de faiblesse, que les seuls liens unissant la France à l'Europe sont ceux d'un vassal envers son suzerain. Il n'échappe à personne que ce sont les mêmes qui colportent les fantasmes et attisent les peurs afin de mieux saper les fondements de notre démocratie. Dans un contexte géopolitique incertain, prétendre que coopérer avec nos partenaires revient à mettre Marianne aux fers est une inversion des faits.

La France est loin d'être inféodée. Afin de ne pas le devenir, elle doit justement démontrer qu'elle peut faire cohabiter ses intérêts propres avec les obligations que réclame la protection de ses citoyens et ceux de ses partenaires. Les querelles intestines et vaines ne peuvent que desservir la cause du pays et entamer le nécessaire lien de confiance qui doit exister entre les États membres de l'Union.

Nos ambitions pour la France et la confiance dont nous sommes investis ne doivent jamais nous faire oublier que la division et la discorde demeurent les fins premières de ces ennemis de la démocratie.

Au regard de ces considérations, les députés de la majorité entendent soutenir les actions concrètes de l'exécutif, dès lors qu'elles ont pour objectif de consolider la place de la France dans l'Union européenne.

Par ailleurs, la majorité s'engage à combattre avec la même ardeur les ambitions mortifères de celles et ceux qui prétendent défendre les intérêts de la nation tout en l'empêchant de satisfaire pleinement aux exigences réclamées par ses engagements internationaux.

Une France forte, c'est une Europe unie, et une Europe unie, c'est une France encore plus forte !

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