Intervention de Agnès Thill

Séance en hémicycle du mercredi 11 avril 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Niveau des élèves en expression écrite

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

Ma question s'adresse au ministre de l'éducation nationale. Jules Renard disait : « Plutôt que de leur faire écrire une rédaction par mois, on ferait mieux de leur faire écrire une phrase par jour ». C'est sûrement une bonne idée !

Écrire c'est tout à la fois maîtriser un geste physique et technique, posséder une langue et sa construction, mobiliser des connaissances, construire une pensée structurée et être créatif : autant de dimensions de l'écriture qui méritent d'être apprises, pratiquées et enseignées. Pour ce faire, il faut structurer sa pensée, développer le langage ; il faut oser laisser une trace, avoir l'audace de dire et d'exister !

Mais voilà, le Conseil national d'évaluation du système scolaire – CNESCO – a rendu aujourd'hui un rapport pour le moins alarmant sur le niveau des élèves en expression écrite. Il en ressort que les élèves rédigent peu et avec difficulté : 40 % d'entre eux produisent des textes courts ou très courts. Le rapport note également des pratiques pédagogiques très diversifiées : la lecture reste souvent considérée comme un préalable à l'écriture, alors que les recherches montrent que ces deux versants de l'écrit se nourrissent l'un de l'autre. La preuve en est que, dès la maternelle, les élèves produisent de l'écrit via les dictées à l'adulte. Enfin, le rapport montre que l'apprentissage de l'écriture doit évoluer à l'heure du numérique. Si le numérique peut être perçu comme un frein à l'apprentissage du geste – qui reste indispensable – , il peut aussi représenter une ressource essentielle.

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