Intervention de Bastien Lachaud

Séance en hémicycle du jeudi 22 mars 2018 à 9h30
Programmation militaire pour les années 2019 à 2025 — Article 2 et rapport annexé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

Monsieur Becht, vous nous avez mal écoutés. Nous avons toujours dit que la défense européenne était aujourd'hui, du fait même des traités, soumise à l'OTAN, ce qui la rend impensable – d'autant plus qu'une défense commune implique un peuple souverain, qui n'existe pas au niveau de l'Europe.

Monsieur le président et rapporteur, vous avez cité MBDA : c'est un cas très particulier, où plusieurs entreprises coexistent au sein d'un même groupe et où le partage des compétences n'est pas évident. Quant au SCAF, l'exemple est très intéressant : il n'existera que si les Allemands sont d'accord. Nous saurons très vite si ces derniers sont un partenaire potentiel, puisqu'ils doivent remplacer une partie de leur flotte ; or – nous le savons tous, nous vous l'avons dit en commission, madame la ministre, et vous êtes d'accord – s'ils font le choix du F-35 américain, nous ne nouerons pas de partenariat avec eux concernant le SCAF.

Les Allemands n'ont même pas considéré l'achat d'un Rafale ; ils envisagent potentiellement d'acheter un Eurofighter, mais comme je vous le disais mardi, les pressions américaines se font tous les jours plus importantes pour faire pencher les autorités allemandes vers le F-35, seul avion capable aujourd'hui de transporter les bombes nucléaires américaines. Ce choix soumettrait les Allemands aux normes OTAN et interdirait toute possibilité de développer une défense européenne – cela devrait vous intéresser, monsieur Becht. La semaine dernière, Washington a réaffirmé sa position avec force et conviction aux Allemands ; nous verrons très vite ce que ceux-ci vont faire, mais en tout état de cause, le doute est aujourd'hui permis.

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