Intervention de Naïma Moutchou

Séance en hémicycle du mardi 20 mars 2018 à 15h00
Consultation sur l'accession à la pleine souveraineté de la nouvelle-calédonie — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNaïma Moutchou :

Monsieur le président, madame la ministre, madame la présidente de la commission, monsieur le rapporteur, chers collègues et chers élus venus de Nouvelle-Calédonie, dimanche 4 novembre 2018 : telle est la date retenue hier par le Congrès de la Nouvelle-Calédonie pour la tenue du scrutin d'autodétermination sur l'accession de ce territoire à la pleine souveraineté. C'est une page cruciale de son histoire que la Nouvelle-Calédonie s'apprête à tourner. C'est un référendum attendu, là-bas comme ici, tantôt espéré, tantôt craint. Pour y parvenir, pour concrétiser cette étape, nous sommes appelés aujourd'hui à voter la traduction dans la loi de l'accord politique conclu par le comité des signataires sur la question centrale des listes électorales, qui permettra, dans les semaines à venir, l'inscription d'office de quelque 11 000 électeurs – qui n'y figuraient pas – , dont 7 000 Kanaks.

Mais ce n'est pas qu'une question institutionnelle que nous devons trancher : c'est aussi l'histoire que nous écrivons ensemble cet après-midi. D'abord, par ce vote, nous nous inscrirons, comme un symbole, dans les pas des signataires des deux traités de paix historiques qui ont été signés il y a vingt et trente ans, à Paris et à Nouméa, et ont installé des décennies de concorde civile et de développement de la Nouvelle-Calédonie.

Par ce vote, nous disons aux Kanaks, aux Européens, aux Français, à tous les Calédoniens, que le 4 novembre n'est ni une date couperet, ni la fin de l'histoire. D'autres rendez-vous se tiendront encore, sans qu'il y ait lieu d'opposer un camp à un autre. Oui, nous accompagnerons le référendum – c'est l'engagement pris par la République, par l'État, qui l'a respecté – pour une participation la plus large et donc la plus légitime possible. Nous prolongerons ainsi l'action des premiers ministres successifs qui ont traité la question calédonienne, et qui ont regardé le passé avec franchise et envisagé l'avenir avec confiance et vigilance.

Mais nous savons que le jour d'après sera le vrai défi à relever, difficile mais certainement pas impossible, si les Calédoniens s'efforcent, comme ils l'ont fait jusqu'à présent, de consolider le dialogue. La France sera aux côtés de la Nouvelle-Calédonie, si elle le souhaite, pour inscrire une nouvelle page de ce destin commun. Mais c'est évidemment, d'abord, le choix de tous les Calédoniens.

Pour toutes ces raisons, La République en marche votera ce projet de loi organique.

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