Intervention de Moetai Brotherson

Séance en hémicycle du mardi 20 mars 2018 à 15h00
Consultation sur l'accession à la pleine souveraineté de la nouvelle-calédonie — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMoetai Brotherson :

Monsieur le président, madame la ministre, chers collègues, imaginez qu'un jour, la France ait été colonisée par un État grand comme douze fois la Chine, et vous comprendrez le rapport qui existe entre la France et la Nouvelle-Calédonie. Vous comprendrez la perspective du colonisé face à son colonisateur. J'ai voulu mettre en avant ce rapport pour que l'on ne se trompe pas de débat.

S'agissant de ce projet de loi organique, comme nous l'avons annoncé en première lecture, il n'y aura pas d'équivoque : nous voterons en faveur du texte transmis par le Sénat. Mais, sur le référendum, qu'on ne s'y trompe pas : le barycentre de ce débat ne se trouve pas ici, à Paris, mais en Calédonie. À cet égard, je veux saluer tous les Calédoniens ici présents, dans l'hémicycle et dans les tribunes. C'est aux Calédoniens de prendre cette décision, pas à nous. Bien sûr, chacun peut avoir son opinion, mais celle-ci doit s'effacer derrière la voix de l'État, de la France et, en tout état de cause, il convient de ne pas l'exprimer de manière officielle en Nouvelle-Calédonie. En effet, ce débat appartient aux Calédoniens d'abord.

Un auteur contemporain de « polars » a écrit ceci : « Si le genre humain s'entretue depuis quelques milliers d'années pour savoir quel est le meilleur régime politique, ce n'est pas seulement pour offrir aux yeux ébahis des générations futures l'exemple de la médiocrité. C'est parce que s'entendre sur la façon de prendre les décisions est redoutable. Et lorsqu'enfin on s'est mis d'accord sur comment doivent être prises les décisions, encore faut-il les prendre. » Cet auteur n'est autre qu'Édouard Philippe.

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