Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du mercredi 7 mars 2018 à 15h00
Convention d'entraide judiciaire en matière pénale avec les comores — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Il ne faut pas dire de telles choses, car elles n'ont pas de sens et sont uniquement blessantes ! Pour être français, il faut être né en France et, à la majorité, y avoir eu sa résidence habituelle pendant au moins cinq ans depuis l'âge de onze ans. Il n'est donc pas vrai d'affirmer que l'on devient français simplement en naissant sur le sol de France.

J'ai d'ailleurs failli l'apprendre à mes dépens après le vote d'une loi présentée par M. Pasqua, lorsque nous autres, pauvres pieds-noirs – et surtout pieds-noirs pauvres – , avons appris que notre identité était incertaine, quand bien même on avait été auparavant sénateur ou ministre ! C'est pourquoi il faut peser ses mots, sinon on blesse pour rien.

Dans ce contexte, les élus de Mayotte présentent un texte qui les place tous en cohérence. Il faut les entendre. Ils demandent 1,8 milliard d'euros sur dix ans, soit moins de la moitié de ce que représente la suppression de l'ISF. Cette somme n'est rien pour la France dès lors qu'il s'agit d'assurer la dignité de ses enfants et de nos concitoyens !

Ils demandent 500 millions d'euros pour l'habitat, car un logement sur trois, à Mayotte, est en tôle ondulée ou en carton ! Ils demandent 480 millions d'euros pour l'eau potable et l'assainissement, car 17 % de nos compatriotes n'y ont pas accès à l'eau potable !

Ils demandent 480 millions d'euros pour construire des écoles. Un petit Mahorais coûte 273 euros par an, alors que la moyenne en France métropolitaine est de 545 euros. Qu'est-ce qui justifie un écart pareil ? Ne nous rendons-nous pas compte qu'en présence de tant d'enfants, leur éducation est la priorité absolue, car elle prépare un futur distinct de la catastrophe que nous avons sous les yeux ?

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