Intervention de Christian Hutin

Séance en hémicycle du mercredi 7 mars 2018 à 15h00
Accord relatif aux services aériens entre l'union européenne et Israël — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Hutin :

Quoi qu'il en soit on connaît la vie – un peu dissolue – que Marianne Faithfull menait avec Mick Jagger. Je ne sais si vous avez écouté son dernier concert, diffusé sur Arte il y a une dizaine de jours : on voit qu'elle s'est beaucoup assagie. Pourtant, les États-Unis continuent de lui refuser l'entrée sur leur territoire : elle y est toujours « indésirable », pour s'être fait prendre, il y a quarante-cinq ans, dans une petite affaire d'héroïne, à l'époque des grandes années folles.

La question est donc de savoir qui l'on embarque et qui l'on débarque, y compris lorsqu'il s'agit de parlementaires français. Je ne garde pas un bon souvenir de mon retour à Tel Aviv après m'être rendu en territoire palestinien. Je n'avais pas été bien traité. J'étais pourtant allé des deux côtés de la frontière, et j'avais rencontré des parlementaires israéliens. Le passage de cette frontière pose donc un problème évident.

L'antisémitisme et l'antisionisme sont abominables. Hier soir, madame la présidente de la commission, j'ai parlé de l'Aéropostale. La dernière fois qu'il en a été question dans notre hémicycle, ce fut en 1932, à l'occasion d'un scandale d'État. La banque Bouilloux-Lafont, si ma mémoire est bonne, avait racheté l'Aéropostale, et l'inspection des finances avait dénoncé un scandale – c'était juste avant que n'éclate l'affaire Stavisky. Le Gouvernement de l'époque était alors tombé, car l'opération consistait à acheter des lignes vers le Chili, sous l'impulsion du groupe Latécoère. Les méthodes employées pour écraser la concurrence furent dénoncées. Or le type qui, à l'époque, s'était exprimé à cette même tribune sur cette affaire est de sinistre mémoire : il s'appelait Philippe Henriot. Un type lamentable, sordide. Une ordure.

Une certaine modération me semble donc nécessaire. J'ai beaucoup de respect, je l'ai dit, pour le peuple juif. Mais il y a des choses auxquelles il faut faire attention, comme les droits de l'homme et la possibilité d'avoir accès au peuple palestinien. Je pense aussi à la promesse et à l'action du Gouvernement quant à la solution à deux États et quant à la garantie donnée à Israël sur sa sécurité. Cela a toujours été l'idée défendue par la France, et c'est celle que nous devons garder à l'esprit et mettre en oeuvre, avec une forme de raison républicaine. C'est ce que je voulais tout simplement dire aujourd'hui.

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