Intervention de Sophie Cluzel

Séance en hémicycle du mercredi 7 mars 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Violences faites aux femmes en situation de handicap

Sophie Cluzel, secrétaire d'état chargée des personnes handicapées :

Madame la députée, vous abordez une question très importante – je sais que vous la connaissez très bien. Dans l'ensemble des violences dont les femmes sont victimes, celles qui frappent les femmes handicapées sont les plus tues, donc les plus ignorées.

Vous avez tout à fait raison : le handicap est un facteur aggravant d'exposition aux violences faites aux femmes. Oui, 70 % des femmes handicapées sont victimes de violences. Pour ces femmes, c'est la double peine : d'abord, leur handicap décuple les probabilités qu'elles soient victimes de violences ; ensuite, il réduit leurs possibilités de défense.

Difficilement surmontables pour les femmes valides, les obstacles propres au parcours des victimes de violences peuvent être infranchissables pour les femmes handicapées. Les impacts psycho-traumatiques induits par ces violences aggravent leur situation, leur isolement, leur grande souffrance. En outre, les femmes ont un risque plus grand que leur parole soit incomprise et disqualifiée par leur handicap, que leur récit paraisse incohérent, décousu, inutilisable comme élément de preuve.

Je suis bien décidée à agir, en mobilisant deux leviers : celui de la connaissance du phénomène, d'abord, car nous avons très peu de connaissances aujourd'hui. Je veux mettre en place une base de données sécurisée, partagée avec les associations locales, lesquelles font un travail remarquable en accompagnant ces femmes victimes de violences, intégrant un item handicap pour permettre au numéro 3919 de bien mieux orienter les femmes.

Le second levier est celui de la formation des professionnels médico-sociaux à la prévention des violences. Cette question est centrale pour la commission de promotion de la bientraitance et de lutte contre la maltraitance, que j'ai installée conjointement avec Agnès Buzyn le 19 février dernier.

Nous devons mieux prévenir les violences, mieux sanctionner leurs auteurs et, surtout, mieux accompagner les femmes, en parfaite cohérence avec l'action du Gouvernement. Je tiens à saluer nos amis québécois, qui se sont emparés de cette question depuis bien longtemps déjà.

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