Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mardi 6 mars 2018 à 15h00
Interdiction de la pêche électrique — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Cette proposition de résolution relative à l'interdiction de la pêche électrique est une nécessité. Elle l'est pour la sauvegarde des fonds marins et de la biodiversité, car l'électricité envoyée ne décime pas seulement les poissons plats mais aussi les oeufs, les femelles pleines et tous les autres organismes marins environnants. Cette pêche n'est pas sélective, et c'est bien le drame : parfois jusqu'à 60 % de la pêche peut ainsi être rejetée dans la mer.

Cette proposition de résolution est bienvenue mais il me semble que nous pourrions aller encore un peu plus loin. Il ne faudrait pas, d'un côté, interdire la pêche électrique et, de l'autre, autoriser la vente sur le sol français des poissons qui en sont issus. Ce serait une véritable hypocrisie. Continuer à acheter ces poissons, c'est encourager une telle pratique.

Aux Pays-Bas, elle est très répandue. En 2017, l'association Bloom a constaté que ce ne sont pas seulement quinze navires, conformément à la dérogation accordée par l'Union européenne, mais quatre-vingt-quatre qui sont équipés de chaluts à perche, permettant l'utilisation du courant électrique pulsionnel. Même si la législation européenne a réaffirmé l'interdiction de la pêche électrique, elle continue d'accorder une dérogation de 5 % pour les flottes nationales.

Nous pourrions être cohérents en refusant la vente des poissons issus de cette pêche sur notre sol, des poissons souvent couverts de brûlures, d'ecchymoses, d'hémorragies internes, avec parfois des déformations du squelette. Ce n'est pas ce que nous voulons ni pour la biodiversité, ni dans nos assiettes.

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