Intervention de Philippe Gosselin

Séance en hémicycle du mercredi 7 février 2018 à 21h30
Protection des données personnelles — Article 14 a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

Rassurez-vous, madame la présidente : la question que nous abordons est sans doute l'un des points du débat qui focalisera le plus l'attention. Le reste du texte, comme ce qui précédait, est certes important, mais ce sujet est particulièrement sensible, comme nous l'avons vu en commission.

Comme nous le disions du reste hier dans la discussion générale, quel que soit le résultat de notre vote de ce soir – qui, sans que je veuille en présumer, pourrait bien être le maintien de l'âge de quinze ans – , le débat ne sera de toute façon pas clos, non seulement parce qu'il se poursuivra au Sénat, mais aussi parce que la question de l'âge du consentement traverse la société : si elle vaut pour le numérique, elle est également liée à l'évolution du statut des adolescents et des jeunes et à celui de la citoyenneté.

Instaurer un seuil est, nécessairement, toujours un peu arbitraire. Pourquoi, en effet, le fixer à quinze ans plutôt qu'à quatorze ou à dix-huit ? Choisir l'âge de dix-huit ans serait facile, car c'est celui de la majorité. À seize ans, on dispose, comme cela a été dit, de capacités contractuelles et bancaires. À treize, d'autres éléments entrent en ligne de compte. Il me semble toutefois que nous sommes parvenus, avec un seuil fixé à quinze ans, à un point d'équilibre, même si ce n'est pas tout à fait parfait. Cet âge renvoie en effet aussi à la « majorité sexuelle » – terme qui, je le sais, fait l'objet de différentes appréciations. La question fait aussi référence à d'autres textes que nous aurons l'occasion, madame la garde des sceaux, d'examiner d'ici à quelques semaines dans le cadre d'autres débats. Nous anticipons donc sur certains de ces débats et sur les âges qui pourraient être fixés alors.

Au-delà de l'âge que nous fixerons ce soir, ce qui importe est que le débat reste ouvert et, en quelque sorte, que l'alerte soit donnée quant aux besoins des utilisateurs en termes de protection et d'éducation. La CNIL a certes, et nous en convenons tous, un rôle important à jouer en la matière, mais cette mission d'éducation et d'intérêt général et collectif dépasse largement ses compétences et ses pouvoirs. Ce sont l'éducation nationale, les parents et les familles – en un mot : la société – qui doivent éduquer aux bonheurs – bien sûr – du numérique, mais aussi à ses risques. Là encore, les réseaux, le numérique et toute l'économie digitale sont à la fois la pire et la meilleure des choses : à nous de les apprivoiser dans le meilleur des mondes possibles.

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