Intervention de Loïc Prud'homme

Séance en hémicycle du mercredi 7 février 2018 à 15h00
Protection des données personnelles — Après l'article 7

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Le règlement européen prévoit que les États peuvent définir des champs de « missions d'intérêt public » qui échappent à la fin de l'autorisation préalable. Or, le Gouvernement n'a pas du tout saisi cette possibilité pour mieux protéger les droits et libertés des citoyens en matière numérique.

Depuis hier, et jusqu'à tard dans la nuit, vous vous êtes abrités derrière ce fameux RGPD, en prétendant qu'il était impossible d'accéder à nos demandes.

Mais le 5. de l'article 36 de ce texte dispose que « Nonobstant le paragraphe 1, le droit des États membres peut exiger que les responsables du traitement consultent l'autorité de contrôle et obtiennent son autorisation préalable en ce qui concerne le traitement effectué par un responsable du traitement dans le cadre d'une mission d'intérêt public exercée par celui-ci, y compris le traitement dans le cadre de la protection sociale et de la santé publique ».

Nous proposons donc que la loi précise les champs dits de « mission d'intérêt public », en renvoyant le recensement exhaustif de ces missions à un décret en Conseil d'État. En effet, le Gouvernement peut définir les types de traitement de données dans ces domaines qui devront faire l'objet d'une autorisation, cette règle s'appliquant aux responsables de traitements de données et à la CNIL.

Il nous semble que de nombreux traitements de données – qui existent déjà – ne sont pas concernés par le régime d'autorisation préalable, alors même que leur caractère massif comme le type de données traitées devrait imposer une telle procédure. Je pense notamment au traitement de données sur la paie des agents publics, par l'application Chorus notamment, au traitement de données hautement sensibles de l'éducation nationale comme les notes ou les adresses de parents, mais aussi au traitement de données issues de Pôle emploi et des caisses d'assurance familiales.

C'est pourquoi nous donnons Gouvernement la tâche de recenser, de façon exhaustive, les missions qui devraient faire l'objet d'une procédure d'autorisation par la CNIL, eu égard à leur caractère d'intérêt public. Vous ne pouvez, je crois, qu'adopter cet amendement !

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