Intervention de Marie-George Buffet

Séance en hémicycle du jeudi 1er février 2018 à 15h00
Accès à l'eau — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet :

Enfin, dans un rapport de 2010, le Conseil d'État recommande de rouvrir les fontaines, les douches, les toilettes publiques afin de garantir aux plus démunis un accès à l'eau potable et à l'hygiène. Avec d'autres, le groupe GDR a soutenu ces revendications lors de la précédente législature en défendant l'obligation de la mise en place de telles structures. Ce serait une mesure de bon sens garantissant la dignité de toutes et tous, s'inscrivant pleinement dans la démarche de la France insoumise.

Néanmoins, toutes ces mesures en faveur de l'accès à l'eau et à l'assainissement pour toutes et tous n'auront de sens que si, en même temps, nous luttons avec force contre le gaspillage et contre la pollution des sols. La reconnaissance du droit à l'eau comme droit fondamental va naturellement de pair avec la nécessaire mutation de notre manière de produire et de consommer.

D'après le rapport de 2014 du Commissariat général au développement durable, les problèmes de qualité de l'eau sont responsables de 41 % des 4 811 captages abandonnés entre 1998 et 2008. Aujourd'hui, 8,5 % des captages ne respectent pas les seuils autorisés. En outre, 63 % des points de surveillance des eaux souterraines métropolitaines et 93 % de ceux des rivières en surface contiennent des pesticides. La pollution de l'eau, notamment par les nitrates, est un problème de plus en plus prégnant. Tous ces défis à relever exigent que l'État reprenne en main la gestion de l'eau, au service de nos concitoyens.

En conclusion, je souligne que l'article unique de cette proposition de loi porte une véritable ambition pour notre société : une ambition de justice sociale, une ambition écologique, l'ambition d'un changement de société profond. C'est pourquoi le groupe GDR votera en faveur de ce texte car cette proposition de loi témoigne de la volonté de sanctuariser nos biens communs, de considérer enfin l'eau comme une marchandise non lucrative et de promouvoir un modèle de société que nous partageons.

Puisqu'il me reste une minute, j'en profite pour dire à certains de nos collègues qu'en appeler au référendum, c'est faire appel à l'intelligence de nos concitoyens et de nos concitoyennes. Il ne faut pas en avoir peur ! Le référendum de 2005 a été l'occasion d'un débat populaire de très haut niveau

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