Intervention de Valérie Six

Séance en hémicycle du mercredi 23 février 2022 à 15h00
Renforcement du droit à l'avortement — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Six :

Depuis le début des débats, je m'attache à rappeler l'importance de l'IVG, un droit que défend le groupe UDI et indépendants. Chaque année, 2 % de femmes seraient contraintes de se rendre à l'étranger pour y subir une IVG car elles se trouvent hors délai en France. Notre groupe est particulièrement préoccupé par leur détresse. Nous ne sommes pas pour autant convaincus que le report de douze à quatorze semaines du délai légal de recours à l'IVG soit la solution. Nous ne cesserons de le marteler : le problème tient davantage de l'accessibilité à l'IVG par manque de praticiens et de structures hospitalières dans les territoires et faute de prévention, en particulier à l'école.

Je rejoins les propos de l'Académie de médecine qui, dans un avis médical, nous indique ceci : « Avant de changer la loi, il convient toujours de s'assurer que tout a été fait pour l'appliquer. Or, ce n'est pas le cas ! » En effet, comment expliquer que le taux de recours à l'IVG dans la région des Pays de la Loire était de 11,8 ‰ femmes alors que dans le même temps il s'élève à 22,9 ‰ en région PACA et à 39 ‰ en Guyane ?

Ces disparités territoriales démontrent bien que certains territoires présentent des carences qui conduisent à subir une IVG, et c'est sur ces carences que nous devons concentrer nos politiques publiques.

La précarité des femmes est un autre sujet prégnant pour ce qui concerne l'accès à l'IVG. La DREES – direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère des solidarités et de la santé –, dans un document récent, démontre une corrélation nette entre le niveau de vie et l'IVG, précisant que les femmes les plus précaires y recourent sensiblement plus que les femmes les plus aisées. Si le recours à l'IVG décroît avec l'augmentation du niveau de vie, c'est donc sur ce levier qu'il faut davantage travailler. Le Gouvernement s'y est d'ailleurs attelé en étendant la prise en charge à 100 % de la contraception féminine pour les femmes jusqu'à 25 ans dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2022.

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