Intervention de David Habib

Séance en hémicycle du mardi 22 février 2022 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à l'engagement de la france au sahel

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Habib :

La France est aujourd'hui confrontée à plusieurs questions.

Il nous faut tout d'abord définir notre objectif. En 2013, nous étions intervenus dans l'intention d'empêcher la progression des groupes djihadistes vers Bamako. Nous devons désormais préciser où commence et où s'arrête l'action de la France. Si le Président de la République a annoncé que « le cœur de l'opération Barkhane ne serait plus au Mali, mais au Niger », l'opposition politique nigérienne s'est déjà positionnée contre ce projet et plusieurs manifestations ont eu lieu dans ce pays et au Burkina Faso.

Face à la progression du sentiment anti-Français et au risque de coup d'État, il est nécessaire d'anticiper les différents scénarios. Ce qui vient de se passer au Mali ne doit pas se reproduire et nous devons dès à présent, tout comme les pouvoirs africains, travailler à regagner la confiance des populations.

Par ailleurs, certaines villes ne résistent actuellement aux groupes djihadistes que grâce à la présence française. Nous devons encourager nos partenaires africains à investir ces zones, afin que la paix ait une vraie résonance et pour que la sécurité ne soit pas un concept lointain.

Enfin, je tiens à dénoncer le discours faussement anticolonial qui, d'Alger à Moscou, en passant par Ankara et Pékin, sert de propagande à ceux qui souhaitent faire main basse sur l'Afrique. Nous le savons, dans tous les pays où la France était implantée, notre pays est attaqué, menacé, et nos valeurs sont critiquées. Ceux qui agissent de la sorte contre nous ont des ambitions économiques et territoriales que nous devons dénoncer.

Mes chers collègues, depuis 2017, Emmanuel Macron s'est beaucoup trompé sur la question malienne et sahélienne, aussi bien sur le fond que sur la forme. Cependant la stratégie de notre pays demeure la bonne, le groupe socialiste l'affirme à nouveau. Certes, nous ne pouvons admettre que nos cinquante-neuf soldats soient tombés pour rien. Comme Josy Poueyto, en tant que Béarnais, je sais qu'il ne s'agit pas d'un concept : moi aussi, je connaissais trois des sept soldats décédés qui étaient basés dans cette région et nous gardons en mémoire leur sacrifice. Mais, au-delà de ces soldats, nous avons conscience que nous défendons des valeurs que nous pouvons partager avec nos amis africains.

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