Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du mardi 22 février 2022 à 9h00
Questions orales sans débat — Places d'hébergement d'urgence dans le val-de-marne

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Après le « quoi qu'il en coûte », voici le grand retour du « pas d'argent magique ». Pour la Macronie, la crise n'est qu'une parenthèse. S'il n'y a plus de confinement, il n'y a donc plus de raison sanitaire à héberger les plus vulnérables : désormais, ils peuvent tranquillement continuer à vivre à la rue.

Dans le Val-de-Marne, les travailleurs sociaux sont à bout. Entre juin et décembre 2021, plus de 1 200 places d'hébergement d'urgence ont été supprimées. Cette baisse doit se poursuivre pour revenir au nombre d'avant la crise, soit un peu moins de 3 400 places.

Pour mieux exclure les plus pauvres, vous avez durci les critères d'accès à un hébergement d'urgence. Or la crise sociale n'a jamais été aussi forte ! Comme le rapportent les collectifs de travailleurs sociaux du Val-de-Marne, ce couple avec un bébé d'un mois et demi n'est pas prioritaire, et donc pas hébergé, pas plus que cette famille avec un enfant de 7 ans, contrainte de dormir sous un arrêt de bus par une température de 5 degrés. Même sort pour ces personnes âgées avec des problèmes de santé. Voilà les conséquences concrètes du retour de l'austérité : l'insupportable tri dans la misère.

Madame la secrétaire d'État, la pauvreté n'a pas disparu de ce pays comme par magie. Avez-vous lu le dernier rapport de la Fondation Abbé-Pierre sur le mal-logement en France ? Depuis 2012, le nombre de personnes sans-domicile a doublé, pour atteindre près de 300 000. Au début du mois de décembre dernier, près de 4 000 personnes ont appelé le 115 chaque soir, faute de places en hébergement d'urgence disponibles. Mi-novembre dernier, en Seine-Saint-Denis, soixante enfants de moins de 3 ans à la rue n'ont pas pu être mis à l'abri.

Ces chiffres devraient vous faire honte. Voici ce que l'urgence sociale exige de nous : un budget massif pour un plan zéro sans-abri, la réquisition des logements vides, la revalorisation du salaire des travailleurs sociaux, la production de logements sociaux, l'interdiction des expulsions sans solution de relogement, et j'en passe. Mais pour tout cela, c'est sûrement votre place au ministère qu'il faudrait laisser.

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