Intervention de Marlène Schiappa

Séance en hémicycle du vendredi 4 février 2022 à 21h30
Reconnaissance du vote blanc — Présentation

Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la citoyenneté :

C'est en allant dans cette direction que nous pourrons, je crois, redonner envie aux Français de choisir leurs députés, leur maire, leurs conseillers régionaux et départementaux et, bien sûr, leur Président de la République. Que se passerait-il en effet une fois que les votes blancs, pris en compte dans les suffrages exprimés, seraient validés ? Je vais revenir sur les inconvénients techniques et juridiques d'une telle mesure, mais, sur le fond, je vous pose la question, mesdames et messieurs les députés : souhaitons-nous voir grossir cette part de la population qui, au lieu de donner une orientation politique par son vote, va choisir de voter blanc et donc de ne pas choisir ? Je crois que ce serait reconnaître pour nous, responsables politiques, un échec profond.

En réalité, ce n'est pas cela que les citoyens attendent. Ce qu'ils attendent, ce sont des élus qui se mobilisent pour les écouter, pour répondre à leurs besoins, pour apporter des réponses aux grands enjeux d'avenir et aux problèmes du quotidien : or le vote blanc ne répondra pas à ces attentes.

Les conséquences de la reconnaissance du vote blanc en tant que suffrages exprimés pour l'élection du Président de la République seraient, par ailleurs, potentiellement graves puisque prendre en compte les votes blancs dans les suffrages, ce serait, par exemple, porter atteinte à la légitimité de l'élection du Président de la République et donc à l'ensemble de notre système démocratique. Le Président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Ce que vous proposez reviendrait donc à mettre en cause ce principe cardinal pour cette élection. Par ailleurs, le système que vous proposez présente un risque considérable : celui de l'incapacité potentielle d'élire un président de la République puisque, théoriquement, en l'absence de majorité absolue, il nous faudra recommencer autant de fois que nécessaire l'organisation d'un nouveau scrutin.

Cette situation créerait une instabilité importante au sommet de l'État, difficilement acceptable pour nos concitoyens.

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