Intervention de Valérie Six

Séance en hémicycle du jeudi 27 janvier 2022 à 9h00
Lois de financement de la sécurité sociale — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Six :

En préambule, je tiens à approuver l'objectif de ce texte : améliorer l'appropriation du budget de la sécurité sociale par les parlementaires grâce, notamment, à l'intégration de la loi de financement de la sécurité sociale rectificative et de la loi d'approbation des comptes de la sécurité sociale dans la loi organique relative aux LFSS.

La refonte des annexes et l'obligation du dépôt des textes dans un certain délai sont de nature à améliorer la tenue de nos débats budgétaires, qui se tiennent chaque année dans des conditions difficiles.

Toutefois, ces quelques mesures ne sauraient compenser l'interprétation particulièrement injuste et stricte de la recevabilité des amendements aux textes budgétaires – phénomène qui s'est nettement aggravé pendant cette législature. Cette réserve vaut d'autant plus que le travail des sénateurs a jeté une lumière crue sur le manque d'ambition de la version initiale du texte.

Vous avez ainsi refusé d'étendre le champ des lois de financement de la sécurité sociale à l'assurance chômage. Il est pourtant incompréhensible que le Parlement n'ait aucune prise sur les décisions dans ce domaine, comme nous l'avons vu lors de la récente réforme de l'assurance chômage : celle-ci n'a nécessité qu'un décret, sans réel débat au Parlement. Or un tel débat aurait peut-être pu éviter les censures du Conseil d'État qui ont, en dehors de la période de la crise sanitaire, contraint le Gouvernement à revoir sa copie et à reporter l'entrée en vigueur de sa réforme.

L'introduction de la règle d'or, que le groupe UDI et indépendants défend depuis plusieurs années tant au Sénat qu'à l'Assemblée, est la concrétisation dans notre cadre organique, du principe de bonne gestion des finances publiques. Vous n'en avez pas voulu non plus. La règle d'or, telle qu'introduite par le Sénat, aurait imposé une trajectoire des finances sociales atteignant l'équilibre avant le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025. Une telle rigueur nous permettrait de dégager des marges de manœuvre pour les périodes de crise.

Le rejet de cette mesure démontre l'absence de volonté politique de la majorité et du Gouvernement de gérer raisonnablement les finances publiques. Nous ne pouvons nous résigner à laisser aux générations futures le soin de régler nos factures.

Quant au contrôle de l'action du Gouvernement par le Parlement, je rappelle qu'il s'agit d'une des prérogatives constitutionnelles de notre institution.

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