Intervention de Karine Lebon

Séance en hémicycle du mardi 25 janvier 2022 à 15h00
Interdiction des pratiques visant à modifier l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKarine Lebon :

C'est avec une grande satisfaction que nous avons noté l'accord de la commission mixte paritaire et c'est avec un plaisir non dissimulé que le groupe de la Gauche démocrate et républicaine s'apprête à voter pour l'adoption définitive de la proposition de loi interdisant les prétendues thérapies de conversion. Un vote unanime, donc transpartisan, permettrait d'ailleurs au Parlement de célébrer de la plus belle des manières les quarante ans de la loi de dépénalisation de l'homosexualité.

Oui, il était temps de mettre fin à des pratiques d'un autre âge et d'opposer un interdit clair et ferme à ces méthodes qui ont usurpé pendant si longtemps – pendant trop longtemps – la qualification de thérapie pour masquer de véritables sévices et tortures, aussi bien physiques que psychologiques. Des milliers d'hommes et de femmes se sont trouvés – ou se trouvent encore – victimes de ces emprises morales et physiques, pris au piège de véritables pratiques sectaires, dont le seul objectif est de les briser, de briser qui ils et elles sont, de briser leur identité. Il fallait agir pour mieux appréhender l'ampleur de ces pratiques, mieux les combattre et répéter sans cesse qu'il n'y a rien à guérir. Je tiens à remercier chaleureusement nos collègues Laurence Vanceunebrock et Bastien Lachaud d'avoir œuvré avec patience et détermination à la création d'un délit spécifique qui facilitera les qualifications et les condamnations, mais aussi pour la véritable prise de conscience que ces débats auront permise dans la société et au sein des familles.

En plus de protéger les plus vulnérables et les plus jeunes, la proposition de loi est également un argument de poids pour réaffirmer fortement que l'homosexualité n'est pas une maladie, que la transidentité n'est pas une pathologie, que parler, dans un cas comme dans l'autre, de guérison, c'est porter atteinte aux droits de la personne humaine. Contrairement à ce qui a pu être dit durant les débats et à l'extérieur, le présent texte n'empêche pas l'accompagnement ni de répondre aux interrogations, aux doutes et aux questionnements relatifs à la sexualité ou à l'identité de genre, que peuvent avoir des adolescents ou des adultes. N'agitons pas ces peurs, souvent le faux nez d'un rejet complet de tout ce qui ne rentrerait pas dans une norme arbitrairement définie.

Avec l'adoption de cette proposition de loi, l'occasion nous est donnée de réaffirmer notre volonté de lutter contre les discriminations, contre les préjugés, contre les stéréotypes de genre, dont on ne dira jamais assez les effets dévastateurs sur tant d'existences.

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