Intervention de Sabine Rubin

Séance en hémicycle du jeudi 20 janvier 2022 à 21h30
Lutte contre la précarité des accompagnants d'élèves handicapés — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Rubin :

Mine de rien, madame Bannier, on se demande pourquoi les AESH sont régulièrement dans la rue, mais enfin bon !

Qui a promis qu'en septembre 2020, aucun enfant ne devait se retrouver sans solution de scolarisation ? C'est M. Macron et pourtant, selon l'association TOUPI, environ 7 % des élèves en situation de handicap étaient privés d'AESH à la rentrée 2021, soit 15 000 élèves. En novembre 2021, j'ai pu moi-même mesurer l'ampleur du désastre dans trois communes de ma circonscription : il y a 532 heures manquantes pour l'une d'elles, 195 au Pré-Saint-Gervais, 186 aux Lilas. Hier encore, une maternelle m'alertait désespérément : privés d'AESH, les enseignants ne peuvent dispenser leurs cours dans des conditions sereines. Des élèves subissent des coups violents, certains parlent même d'étranglement à leurs parents.

M. Macron, qui comprend vite les problèmes quand il est candidat, avait pu dire en 2017 : « Nous n'avons pas assez d'AESH, il nous faut créer des postes, mais les créer vraiment ». Que voulait-il dire par « créer vraiment » ? Cela n'impliquait-il pas de mieux payer les AESH et de ne pas les précariser ? « Pérenniser ces emplois et les stabiliser, c'est une condition indispensable à l'éducation des enfants en situation de handicap », déclarait-il encore.

Le diagnostic était bon, la formulation convaincante, mais les actes qui ont suivi n'ont pas été à la hauteur. Quatre ans plus tard, malgré la hausse des ETP dédiés à ces emplois, les difficultés de recrutement persistent. Les nouveaux contrats signés sont toujours précaires pour la plupart, tels ces CDD deux fois renouvelables plafonnant à 21 heures par semaine. Et après cela, vous osez dire que la CDIsation au bout de trois ans est une avancée !

La récente augmentation dont vous vous prévalez n'est qu'une maigre obole, de 600 euros annuels tout au plus, qui ne concerne d'ailleurs que les AESH référents. Dans tous les cas, elle sera bien vite grignotée par l'inflation.

La précarité doublée de détresse matérielle des AESH – au nombre de 120 000 ou 90 000, on ne sait exactement car les chiffres sont difficiles à connaître –…

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