Intervention de Philippe Gosselin

Séance en hémicycle du jeudi 13 janvier 2022 à 21h30
Réhabilitation des militaires fusillés pour l'exemple — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gosselin :

Lui, qui était catholique pratiquant, a permis, par son témoignage, leur réhabilitation en 1934.

Je peux vous assurer que dans les années 1920, il y avait, sur tous les bancs de cet hémicycle, une union sacrée de celui qui croit au ciel, de celui qui n'y croit pas, de la droite, de la gauche, des conservateurs comme des progressistes, pour réhabiliter non pas la mémoire de déserteurs, de gens qui ont espionné ou qui ont fui leurs responsabilités, mais, dans le cas présent, de Théophile Maupas et des trois autres caporaux qui ont été tirés au sort, exécutés – il n'y a pas d'autre terme – après une justice implacable – la rigueur d'un code militaire qui était déjà dépassé et qui a été modifié par la suite.

Je ne pensais pas être aussi ému ce soir, mais ce débat ravive beaucoup de choses. Sans doute l'un des descendants de Maupas nous écoute-t-il. Nous nous connaissons depuis des années ; il a encore, chevillée au corps et au cœur, la douleur de sa grand-mère, elle aussi institutrice au Chefresne, dans la Manche. Elle a eu la honte, parce que son mari avait été considéré comme un déserteur, un mauvais patriote : son nom ne figurait pas sur le monument aux morts et ses enfants étaient des parias dans la cour de l'école. Alors un peu de cohérence, peut-être d'unité, même si j'entends bien qu'il peut y avoir quelques petites difficultés pour quelques-uns : que ces quelques-uns qui ont failli devant la France et la République n'entachent pas l'honneur de ceux qui, oui, sont bien morts pour la France.

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