Intervention de Caroline Janvier

Séance en hémicycle du jeudi 13 janvier 2022 à 21h30
Légalisation du cannabis sous le contrôle de l'État — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Janvier :

Je défends la même position depuis trois ans, à savoir une légalisation encadrée – qui n'est pas une porte ouverte à la banalisation, encore moins à la promotion de la consommation du cannabis – pour une raison simple, qui a été rappelée ce soir. Depuis cinquante ans, nous nous appuyons sur une réponse unique, celle de la loi du 31 décembre 1970 : la répression et la prohibition de la consommation de cannabis, avec les résultats que l'on connaît. Les Français sont les champions d'Europe de la consommation de cette drogue ; ils occupent également une place sur le podium pour la consommation par les jeunes, ceux-là mêmes qu'il faut protéger en priorité, et pour les usages problématiques, avec des effets sur la scolarité – le décrochage scolaire –, en plus de tous les risques que nous avons évoqués.

À partir d'un tel constat de l'inefficacité de notre politique publique en matière de cannabis, il faut étudier ce qui se fait ailleurs. Je pense au Canada, où l'âge d'entrée dans la consommation de cannabis a reculé après sa légalisation, avec une baisse de la consommation des 15-17 ans. Je pense aussi au Portugal, où l'usage du cannabis a été dépénalisé et où sa consommation est trois fois inférieure à ce qu'elle est en France.

Je crains que votre approche ne soit idéologique ; il est un peu facile de se draper dans des discours moraux en déclarant que la drogue, c'est mal, et qu'il faut donc l'interdire – fin de l'histoire ! Malheureusement, on voit bien depuis cinquante ans que cette approche n'a pas les résultats escomptés : certains quartiers sont abîmés par les trafics, leurs habitants n'en peuvent plus et les jeunes ne sont pas protégés.

Je suis donc favorable à une légalisation encadrée, pour reprendre la main sur des trafics qui nous échappent depuis cinquante ans et qui, rappelons-le, sont gérés par des criminels, par des réseaux mafieux.

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