Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du jeudi 13 janvier 2022 à 21h30
Légalisation du cannabis sous le contrôle de l'État — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel, rapporteur de la commission des affaires sociales :

Voilà la question qui nous est posée ! Et très franchement, si vous creusez, vous constaterez qu'elle n'a pas reçu de réponse.

J'en viens enfin à la décriminalisation du cannabis au Portugal et ailleurs, abordée par notre collègue Pujol. Danièle Obono a cité les chiffres tout à l'heure : il n'est pas vrai que le trafic de drogue reste impuni en France. Rendons hommage à la police et à la justice, qui appliquent les lois. Comme Danièle Obono l'a rappelé, en France, les trafics de drogue donnent lieu à 57 000 condamnations par an et 20 % des personnes détenues en prison le sont pour une raison en lien avec ceux-ci – la plupart sont des usagers. Voilà la réalité !

Ne laissons donc pas dire que la justice ne fait pas son job ! En Seine-Saint-Denis, nous avons récemment organisé une réunion avec la police pour régler le problème d'un four – un point de vente de drogue – infernal pour les habitants. Eh bien, les agents nous disent que la justice suit. Simplement, quand la demande est aussi forte, vous pouvez faire tout ce que vous voulez, arrêter toutes les petites mains, les trafiquants en embaucheront d'autres – actuellement, la mode est de recruter de jeunes mineurs isolés étrangers – et ce sera sans fin.

Dès lors, parce qu'il est nécessaire que l'État empêche les trafiquants de pourrir la vie des gens, je ne vois pas d'autres moyens que de faire en sorte qu'il s'en mêle, exactement comme il l'a fait pour le tabac et l'alcool. Les États-Unis sont bien revenus sur la prohibition de l'alcool.

Notre collègue parle de narco-États. Quant à moi, j'ai confiance dans la capacité de l'État français à aborder cette question pour la santé publique, dans l'intérêt général, pour réduire les trafics et non pour les développer, on ne sait d'ailleurs à quelles fins – l'accusation me semble bizarre.

Je m'oppose donc à la suppression de l'article 1er et remercie une fois encore ceux de nos collègues qui ont accepté de cosigner cette proposition de loi.

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