Intervention de Thomas Gassilloud

Séance en hémicycle du jeudi 13 janvier 2022 à 21h30
Légalisation du cannabis sous le contrôle de l'État — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Gassilloud :

Le cannabis ne remplacerait d'ailleurs pas le tabac et l'alcool : ses effets nocifs viendraient s'ajouter à ceux des deux derniers.

Enfin, vous prétendez à tort que l'interdiction empêche la prévention : Santé publique France mène régulièrement des campagnes de sensibilisation sur les risques liés à la consommation de cannabis.

Sur la forme – ou plutôt la méthode –, il nous apparaît tout à la fois inopportun et précipité d'envisager l'ouverture de ce marché à travers votre proposition de loi. La légalisation ne peut se contenter d'un débat de niche parlementaire. Elle nécessite un travail de fond, éclairé et approfondi, et la tenue d'un large débat public. Plus de 80 % des Français sont d'ailleurs favorables à l'organisation d'un vaste débat sur les politiques de lutte contre les drogues.

Cette proposition de loi est incomplète, ce qui est bien normal puisque le sujet qu'elle entend traiter est trop vaste pour supporter les contraintes de l'exercice de la niche parlementaire. Elle fait l'impasse sur la prévention, qui est pourtant la meilleure des solutions, sur l'application d'une fiscalité spécifique comme pour le tabac, sur les risques de report de consommation, sur la construction d'une filière et d'un modèle spécifique français.

La proposition de loi se résume à un article unique, et beaucoup de questions essentielles restent en suspens. Je vous remercie de nous donner l'occasion de débattre de ce sujet d'envergure sociétale, mais nul doute que nous aurons l'opportunité d'y revenir au cours des mois à venir. En attendant, vous l'aurez compris, le groupe Agir ensemble votera majoritairement en défaveur de cette proposition de loi.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.