Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du jeudi 13 janvier 2022 à 15h00
Interdiction du glyphosate — Après l'article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Je rappelle au rapporteur que nous avons eu l'occasion de dialoguer très longuement avec l'ANSES. S'il ne faut jamais cesser d'interpeller ces institutions et de les réformer pour les armer encore davantage, il ne faut pas semer le doute sur leur légitimité ni, en l'espèce, sur la façon dont fonctionne cette agence et ni sur les conclusions qu'elle formule.

Quant au chantier de la réforme européenne, il est fondamental. J'espère, monsieur le ministre, que vous pourrez au moins l'ouvrir et obtenir une certification européenne des avancées françaises en matière de biocontrôle, car elles le méritent.

Sans ouvrir un débat sur l'agroécologie, votre aveu que la séparation n'a pas marché et que le CEPP n'était pas si idiot est une vraie leçon pour nous tous à la veille des présidentielles. Car cela montre que reprendre le slogan d'une ONG, d'un syndicat, d'une entreprise ou de l'air du temps peut peser lourdement sur la construction ou la déconstruction d'une politique publique. C'est un appel à l'humilité. Il faut s'intéresser aux processus et aux objectifs plus qu'à des solutions toutes faites qui sonnent bien à l'oreille mais qui, à la fin, peuvent faire pschitt, et ruiner les efforts accomplis par la majorité sous la législature précédente. J'ai à cet égard noté que chez Les Républicains, on a tout à l'heure attaqué un peu bêtement Stéphane Le Foll, alors qu'une partie de sa politique est mise en œuvre aujourd'hui et dans une forme de continuité. En tout cas, quand nous avions mis en place les CEPP, nous espérions créer un processus associant filières, territoires, entreprises et services publics qui produisent des effets. Je n'ai pas le temps de développer l'exemple du colza ou d'autres cultures, mais je reste absolument convaincu que ce dispositif était plein de promesses.

Si on veut vraiment sortir des pesticides, il y a six mois de présidence européenne où on peut gagner des points, et trois mois de campagne présidentielle où l'on peut éviter toute forme de démagogie, que ce soit à droite, à gauche ou au centre, et proposer de bâtir des politiques publiques respectueuses de la santé du sol, de la santé des hommes et de la santé de la planète.

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