Intervention de Sébastien Jumel

Séance en hémicycle du mardi 11 janvier 2022 à 15h00
Questions au gouvernement — Hôpital public

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Jumel :

…quelle est, objectivement, notre situation ?

Malgré les efforts colossaux de nos concitoyens pour se faire vacciner – nous avons œuvré pour cela –, la cinquième vague déferle sur un hôpital exsangue. Le personnel est à bout. On ouvre paradoxalement moins de lits en réanimation qu'aux premiers mois de la crise. Votre incapacité à renoncer au dogme de la fermeture des lits et à endiguer les déserts médicaux qui avancent plonge les urgences dans l'impossibilité de soigner la misère du monde.

Nous avons les machines ; nous avons même quelquefois de beaux bâtiments, mais nous n'avons pas les aides-soignantes, les infirmières, les soignants qui vont avec. Le Ségur de la santé est perçu pour ce qu'il est : un sparadrap pour une médecine de guerre.

Alors je vous en prie, pour une fois, pas de baratin, pas de posture, pas d'autosatisfaction. Dites simplement : « Nous avons compris que l'hôpital ne peut se gérer comme une entreprise. » Dites enfin, comme un électrochoc pour soutenir le cœur de l'hôpital, que vous allez déclencher un plan Marshall de recrutement, de valorisation et de formation, car l'hôpital est le bien commun qu'il nous faut sauver à tout prix.

Monsieur le Premier ministre, connaissez-vous le nouvel hymne de nos campagnes et de nos villes populaires ? « Nous sommes les oubliés. » Ce refrain était dans toutes les têtes des soignants ce matin à Dieppe, comme partout. Il résonnait comme une ultime alarme au petit matin sous le préau de cette belle école de Callengeville où des parents attachés à la ruralité vivante venaient d'apprendre une fermeture de classe.

Allez-vous, oui ou non, réaffirmer votre capacité à réarmer l'hôpital public ?

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